
Le procès Clearstream est entré dans sa deuxième phase, ce mardi, au Palais de justice de Paris. Après plusieurs semaines d'audience des prévenus, la journée était consacrée aux premières plaidoiries des parties civiles, mais pas les plus attendues. Résultat, une salle à peu près déserte. Même les journalistes étaient absents des bancs de la Première chambre.
Quatre avocats ont plaidé avec une belle unanimité: dans cette affaire, les parties civiles ont été lésées au profit d'une querelle politique entre deux ennemis, Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin. Les autres, "tout le monde s'en fiche", lâche l'avocat de Patrick Goubert.
Le bal s'ouvre avec Me Poynard, l'avocat d'Alain Gomez, ex-PDG de Thomson. Jean-Louis Gergorin est très vite pris pour cible. "Le corbeau n'est pas un petit dénonciateur de province mais une personne bardée de diplômes qui a réussi un tour de force inouï, réunir le gratin politique et médiatique autour de ce dossier", estime l'avocat. Celui-ci, en soulignant les compétences intellectuelles de l'ex-numéro trois d'EADS, veut démontrer l'absurdité de la défense choisie par ce dernier. "Sa thèse de la bonne foi est pitoyable, argue-t-il. Il tente une opération de blanchiment du mensonge." Pour Me Poynard, la version qui consiste à dire que la source lui a fourni les informations et a mis, parmi les listings et de son propre chef, "la quasi-totalité des gens que Jean-Louis Gergorin n'aime pas" ne tient pas la route. "Aujourd'hui encore, cet homme joue la carte de se faire passer pour un déséquilibré."
La "motocrotte de la diffamation parisienne"
A la barre, l'avocat du milliardaire Arcadi Gaydamak, Me Goldanel, refait le procès de la presse. "J'ai l'honneur de défendre l'un des hommes les plus calomniés de France", déclare-t-il. Dans cette affaire, "on a instrumentalisé les médias et la justice qui travaillent, hélas, en binôme!" Abandonnant la culpabilité des médias, il se perd alors dans une autre affaire, celle de l'Angolagate, à laquelle est rattaché son client. Et de se faire rappeler à l'ordre par le président.
Quatre avocats ont plaidé avec une belle unanimité: dans cette affaire, les parties civiles ont été lésées au profit d'une querelle politique entre deux ennemis, Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin. Les autres, "tout le monde s'en fiche", lâche l'avocat de Patrick Goubert.
Le bal s'ouvre avec Me Poynard, l'avocat d'Alain Gomez, ex-PDG de Thomson. Jean-Louis Gergorin est très vite pris pour cible. "Le corbeau n'est pas un petit dénonciateur de province mais une personne bardée de diplômes qui a réussi un tour de force inouï, réunir le gratin politique et médiatique autour de ce dossier", estime l'avocat. Celui-ci, en soulignant les compétences intellectuelles de l'ex-numéro trois d'EADS, veut démontrer l'absurdité de la défense choisie par ce dernier. "Sa thèse de la bonne foi est pitoyable, argue-t-il. Il tente une opération de blanchiment du mensonge." Pour Me Poynard, la version qui consiste à dire que la source lui a fourni les informations et a mis, parmi les listings et de son propre chef, "la quasi-totalité des gens que Jean-Louis Gergorin n'aime pas" ne tient pas la route. "Aujourd'hui encore, cet homme joue la carte de se faire passer pour un déséquilibré."
La "motocrotte de la diffamation parisienne"
A la barre, l'avocat du milliardaire Arcadi Gaydamak, Me Goldanel, refait le procès de la presse. "J'ai l'honneur de défendre l'un des hommes les plus calomniés de France", déclare-t-il. Dans cette affaire, "on a instrumentalisé les médias et la justice qui travaillent, hélas, en binôme!" Abandonnant la culpabilité des médias, il se perd alors dans une autre affaire, celle de l'Angolagate, à laquelle est rattaché son client. Et de se faire rappeler à l'ordre par le président.

La tactique qui consiste à incriminer les médias est aussitôt reprise par Me Fedida, l'avocat d'Alain Madelin, qui s'est lui aussi constitué partie civile. C'est par la presse que l'ex-ministre a appris que son nom figurait parmi les listings de Clearstream. Une "sombre affaire" qui prend toute sa substance le 8 juillet 2004, avec l'article du magazine Le Point, "motocrotte de la diffamation parisienne", explique l'avocat. "Des journalistes peu scrupuleux de la présomption d'innocence, comme ceux du Parisien, dont tout le monde connaît la délicatesse, ajoute-t-il, ont jeté en pâture le nom des victimes, dont celui d'Alain Madelin." Puis, il lâche avec emphase: "Les coupures de presse ne cicatrisent jamais." Rires dans la salle. Me Fedida empile les effets de style jusqu'à s'y perdre. "Il faut soulever le gobelet pour trouver où est le haricot de la responsabilité", ose-t-il. Nouveaux rires mais aussi haussements de sourcils. En conclusion, l'avocat déplore la "dénonciation calomnieuse acharnée et répétée" qui a visé, via les courriers envoyés au juge Van Ruymbeke et l'étalage qui en a été fait dans la presse, l'ex-ministre. Enfin, s'écrit-t-il, "on n'a pas apporté la moindre parole de regret, ni la moindre parole d'excuse" du côté des prévenus quant à la "façon dont les choses se sont passées". A 17 heures, fin du premier acte. Reprise demain.
Les chiffres
Les requêtes des avocats, au premier jour des plaidoiries des parties civiles, ont atteint plus d'1,3 million d'euros à répartir entre les différents prévenus.
Les chiffres
Les requêtes des avocats, au premier jour des plaidoiries des parties civiles, ont atteint plus d'1,3 million d'euros à répartir entre les différents prévenus.