« La semaine dernière, nous avons publié une nouvelle étude et des nouvelles cartes sur l'état des dernières forêts anciennes de la planète afin de montrer l’urgence à agir contre la déforestation. Notre travail a montré qu’il reste seulement 12% des forêts anciennes en afrique. Il est, donc, indispensable de les protéger durablement et légalement », explique Illanga Itoua, chargée de campagne forêt africaine pour Greenpeace.
Zone forestière-clé, Ngoïla Mintom représente un des derniers gros blocs de forêt intacte au Cameroun. Elle constitue un lieu de vie pour les populations pygmées Baka, qui vivent uniquement des ressources de la forêt.
Pour la communauté internationale de la conservation, cet espace forestier représente aussi un couloir important pour les migrations des éléphants et pour la protection des grands singes d'Afrique (gorilles et chimpanzés). Sa position géographique lui permet en outre de relier entre elles les aires protégées camerounaises de Dja (site d'héritage mondial), les parcs nationaux de Boumba-Bek et Nki, la zone de Minkebe au Gabon ainsi que celles de Odazala et Lossi au Congo Brazzaville.
Suite aux travaux des groupes environnementaux et aux demandes des bailleurs de fonds, le gouvernement du Cameroun avait accepté de déclarer un moratoire sur l'allocation des concessions forestières industrielles prévues dans cette zone. En sécurisant aujourd’hui, le statut de cette forêt et en préservant son intégrité, le Gouvernement camerounais la place ainsi hors d'atteinte légale d'une simple logique d'exploitation forestière destructrice pour les populations et la biodiversité.
Greenpeace appelle maintenant les gouvernements du Gabon et du Congo Brazzaville, (les deux autres pays du Tridom), à suivre l'exemple du Cameroun : classer les forêts de l’Ayina, de la Djoua et de la Zadié au Gabon ainsi que celles de Souanké et de Ntokou au Congo Brazzaville permettrait de transformer le paysage Tridom en espace de protection de la biodiversité et des grands mammifères.
« En prenant cette décision, le Gouvernement camerounais montre la voie à suivre pour préserver l’extrême richesse de la biodiversité africaine et les populations autochtones riveraines. La communauté internationale et notamment la France doivent absolument le soutenir pour mettre en oeuvre de manière transparente, efficace et responsable cette première concession de conservation dans le Bassin du Congo, rappelle Illanga Itoua.. Cette première étape doit maintenant amener à un nouveau moratoire sur les développements industriels dans les forêts anciennes et un changement de logique dans l’exploitation des forêts africaines. »
*Une concession de conservation est une concession dont l’activité est la conservation de la forêt et non son exploitation
Contact Greenpeace France :
Illanga Itoua, chargé de campagne Forêt africaines 01 44 64 03 75
Grégory Gendre, chargé de communication campagne Océan / Forêt 01 44 64 02 14