Pour éloigner les SDF de son centre-ville, la mairie d'Argenteuil, dans le Val-d'Oise, a acheté cet été un répulsif appelé "Malodore", dont le nom évocateur fait comprendre l’action : "une solution triste" mais nécessaire selon la mairie. Le PS condamne "une chasse aux pauvres".
Selon Pierre Pasturel, de la société fabriquant ce produit, "Ce produit laisse une odeur nauséabonde pendant plusieurs semaines. Il est normalement utilisé pour éviter que des gens en état d'ébriété ne stationnent près d'endroits dangereux, sous les ponts ou près des routes"
Depuis trois ans, le maire Georges Mothron (UMP) prend chaque été un arrêté pour interdire le centre d'Argenteuil aux SDF. Cette année, pour la première fois, la mairie a reconnu vendredi s'être procuré du "Malodore" pour éloigner les SDF vivant notamment aux abords du centre commercial du coeur de ville.
"La mairie utilisera ce produit si elle ne trouve aucune autre solution, notamment sociale, pour éloigner des SDF occupant une sortie de secours du centre commercial. Ils posent des problèmes de sécurité et gênent les riverains. C'est une solution triste dont on espère se passer", a expliqué à l'AFP Philippe Metezeau, premier adjoint au maire.
Selon plusieurs sources, la mairie a demandé en juillet à ses agents de la voirie d'asperger de répulsif les lieux de prédilection des SDF dans le centre-ville. Mais elle a essuyé un refus net des employés municipaux.
"Le carton de Malodore précisait que le produit était toxique et irritant, et qu'il ne fallait pas le respirer, alors, les agents ont décidé de ne pas le diffuser, car ils veulent bien ‘chasser des rats mais pas des SDF’", raconte un agent de la mairie.
Suite à ce refus, une partie du répulsif a été donné à des agents d'entretien de la galerie marchande "Côté Seine", ce que reconnaît la mairie.
La direction de "Côté Seine" a précisé à l'AFP que ses employés avaient bien diffusé le répulsif au niveau des sorties de secours du centre commercial où les SDF ont leur habitudes.
En 2005, l'un des arrêtés anti-mendicité de M. Mothron, évoquant une "gêne olfactive anormale" liée à la présence des SDF, avait été annulé par la préfecture en 2005. En somme, il s’agit d’un contre feu qu’assure le "Malodore".
L'arrêté pris le 6 août et qui court jusqu'en 2012, fait l'objet d'une requête en annulation déposé à la préfecture par Valentin Texeira, militant Verts.