Cette annonce en termes très vagues a donné lieu aux interprétations les plus diverses
Mme Merkel a annoncé que le gouvernement adopterait un "grand nombre de mesures" visant à renforcer les économies d'énergie avant la prochaine grande conférence internationale sur le climat, prévue en Indonésie en décembre.
L'accent devra être mis sur la cogénération (production combinée de chaleur et d'électricité), sur les économies d'énergie domestiques (isolation des maisons ou appareils électroménagers moins gourmands), ou sur la production de voitures moins polluantes.
L'association écologique BUND a commenté: "Mme Merkel a compris qu'une action efficace contre le réchauffement ne pouvait se faire que contre les grands fournisseurs d'électricité."
La chancelière a confié l'élaboration de ce paquet de mesures à un duo improbable: le ministre social-démocrate de l'Environnement Sigmar Gabriel, grand adversaire du nucléaire, et le ministre conservateur de l'Economie Michael Glos, au contraire partisan affiché de l'atome.
Ce duo illustre les divergences en Allemagne sur la sortie prévue du nucléaire, jugée par des industriels et des élus totalement intenable, à moins de sacrifier les ambitions écologiques du gouvernement.
Cet abandon du nucléaire a été repris dans le "contrat" établi par les sociaux-démocrates et les conservateurs pour fonder la grande coalition gouvernementale dirigée par Angela Merkel.
Mme Merkel s'est contentée d'ailleurs mardi d'indiquer que les grandes propositions que doivent faire MM. Gabriel et Glos sur l'énergie le seraient "dans le cadre du contrat de coalition."
Nombreux sont les élus ou les industriels qui jugent impossible d'augmenter l'efficience énergétique de 3% par an ou de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l'Allemagne de 40% d'ici 2020 (et par rapport à 1990) en renonçant à l'atome.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) elle-même a conseillé à Berlin de laisser encore tourner ses centrales nucléaires.