À ce jour, les signaux et les évènements moléculaires contrôlant la transition entre le commensalisme et la virulence des streptocoques n’étaient que très partiellement compris. Les chercheurs de l'unité Institut Pasteur-CNRS Bactéries pathogènes à Gram-positif (dirigée par Patrick Trieu-Cuot), de l'Institut Cochin, de l'Assistance Publique Hôpitaux de Paris, du CNRS, de l’Inserm, en collaboration avec l'University of Massachusetts Medical School, ont identifié un nouveau mécanisme permettant de réguler l'expression des principaux facteurs de virulence de Streptococcus agalactiae.
Ce mécanisme utilise un « système à deux composants », système d'adaptation des bactéries à leur environnement le plus répandu. Cependant, les chercheurs ont identifié un troisième composant dénommé Abx1. Il s’agit d’une protéine membranaire de Streptococcus agalactiae qui est nécessaire à l’activité du « système à deux composants CovSR », principal régulateur de la virulence de la bactérie. Les chercheurs ont démontré que ce troisième composant maintient le système de régulation dans un état intermédiaire d’activation, favorable à la bactérie et nécessaire au développement de l’infection. La virulence du streptocoque est fortement diminuée lorsque ce système est bloqué dans un état activé ou désactivé. En conséquence, ces travaux ouvrent de nouvelles pistes pour contrôler le passage de Streptococcus agalactiae d’un état non dangereux à un état virulent.
De façon étonnante, le troisième composant découvert par les chercheurs appartient à une famille de protéines très répandues chez les bactéries. Il pourrait donc être impliqué dans l'adaptation et la virulence d'autres pathogènes pour l'homme, comme le staphylocoque doré, très redouté en milieu hospitalier en raison des infections nosocomiales qu’il provoque.