De l'installation rue Béranger en 1987 à l'entrée d'Edouard de Rothschild dans le capital du journal en 2005 en passant par la libération de Florence Aubenas la même année, "Libé" rappelle les "fulgurances, les envolées et les excès" de Serge July.
Dans une double page, Serge July explique "pourquoi [il] quitte Libération " en insistant sur le "désaccord de fond avec Edouard de Rothschild (…) qui porte sur la nature de la recapitalisation, sur ses objectifs, sur son ampleur et son tempo." Le texte, lu la veille au personnel du journal, se termine sur un au revoir. "Le chef d'orchestre que je fus vous dis adieu. Le journaliste que je suis est infiniment triste de ne plus pouvoir écrire ici.
Le lecteur que je vais demeurer vous dit tous au revoir."
Plusieurs journalistes de Libération, notamment Antoine de Gaudemar, directeur de la rédaction, ou Florence Aubenas, grand reporter, expriment dans les pages du quotidien jeudi leur sentiment de "dépossession".
Le texte, intitulé "Dépossession et trafic de souvenirs", commence par: "C'est l'histoire d'une dépossession, la nôtre, telle que nous la vivons", écrivent ces journalistes, qui indiquent travailler à Libération "depuis des mois ou des années", qui ont avec lui "trente-trois ans de vie commune".
Par ailleurs, une pétition de lecteurs a été lancée et a déjà recueilli de nombreux soutiens de personnalités.