Le gaspillage alimentaire, un gâchis global
En France, tout au long de la chaine de production, le gaspillage alimentaire représente 260 kg par personne et par an, soit près d’un tiers de la nourriture qu’il aura fallu produire. Un rapport à l’alimentation que Bruno LHOSTE place sur le registre du « trop » : « la majorité d’entre nous mange trop ; nous cuisinons trop par rapport à ce que nous mangeons, nous achetons trop par rapport à ce que nous cuisinons ; les acteurs de la distribution nous offrent trop par rapport à ce que nous pouvons acheter ; les mêmes exigent de leurs fournisseurs, industriels comme agriculteurs, une production trop importante par rapport à leurs ventes ».
« On ne règlera pas la question du gaspillage alimentaire en apprenant aux ménages à gérer leur réfrigérateur ou à lire les étiquettes »
Potagers dans les écoles, recettes à base de restes, cuisines mobiles, optimisation des quantités de nourriture distribuées en restauration collective… : des initiatives, relayées dans ce livre, se développent actuellement, contribuant positivement à la prise de conscience du gaspillage alimentaire et permettant de défricher des solutions. Elles ne pourront cependant régler à elles seules la question. Telle est la ligne directrice de ce livre qui affirme que « les pertes et gaspillages ne sont pas liés à un comportement irresponsable des acteurs, ils nécessitent un changement profond de notre système de production alimentaire et de notre mode d’alimentation».
« Créer des boucles vertueuses territoriales »
Ces trois principes que Bruno LHOSTE propose de retenir pourraient, s’ils étaient appliqués simultanément, créer des « boucles vertueuses territoriales ».
Le principe de proximité vise à relocaliser la production et la transformation alimentaire et contribuer ainsi à la capacité d’adaptation des territoires aux crises économiques et environnementales.
Le principe de qualité vise à consommer moins, mais mieux.
Le principe de solidarité marquerait une nouveau mode de collaboration entre les acteurs de la filière, passant notamment par un partage plus équitable de la valeur ajoutée.