Cette grève illimitée pourrait bien, si elle se prolonge trop, entièrement paralyser l'industrie cinématographique américaine
Les 12 000 membres de la Writers Guild of America essaient depuis trois mois d'entamer des négociations avec les grands studios pour obtenir une augmentation significative de leurs droits d'auteur qui prendrait en compte les nouveaux médias de diffusion de leurs oeuvres.
En dépit des rendez-vous successifs durant la semaine passée, les deux parties n'ont encore trouvé aucun accord permettant de redéfinir les conditions de rémunération des auteurs par les studios.
C'est essentiellement l'émergence de la diffusion via internet qui est au cœur des discussions. Ces nouveaux médias, utilisant internet sous toutes ses formes, que ce soit le désormais classique ordinateur personnel, les baladeurs modernes permettant la vidéo ou même les téléphones portables actuellement au cœur d'une lutte âpre entre fabricants, fournisseurs d'accès et pourvoyeurs de logiciels, sont considérés comme l'avenir de l'industrie cinématographique. Les auteurs souhaitent également que soient revus leurs droits sur les ventes de DVD, et revoir leur position dans le domaine de la téléréalité.
En face de la guilde des des auteurs on trouve l'Alliance of Motion Picture and Television Producers. Cette dernière rejette systématiquement toute revendication portant sur une augmentation des droits liée aux nouveaux médias au motif que les revenus qu'ils génèrent sont insuffisants (aujourd'hui) pour que leur rentabilité autorise une augmentation des auteurs.
Cependant, l'Union des scénaristes souligne que l'augmentation demandée représente 220 milions de dollars sur trois ans, à comparer avec les 24 milliards de l'année en cours rapportés par le marché de la vidéo.
Cela fait maintenant trois ans que tous les producteurs cherchent un modèle économique nouveau leur permettant de lutter avec efficacité contre le piratage. Ces expériences portent sur la vidéo à la demande aussi bien que sur la diffusion gratuite retirant au piratage tout son intérêt.
Le dernier conflit a eu lieu en 1988, et une grève de 22 semaines avait coûté un demi-milliard de dollars à l'industrie américaine du spectacle. Nul doute que les coûts seraient aujourd'hui au moins doublés si le conflit actuel devait durer.