… a indiqué John Palfrey, professeur de droit à l'université de Harvard, dans un communiqué.
"Une certaine régulation est attendue au fur et à mesure que ce media évolue, mais le filtrage et la surveillance peuvent gravement nuire aux libertés civiles et à la vie privée, et empêcher les communications mondiales", a-t-il prévenu.
OpenNet initiative (Oni) --partenariat entre les universités britanniques d'Oxford et Cambridge, américaine de Harvard et canadienne de Toronto-- a découvert que des gouvernements d'Asie, du Proche-Orient et d'Afrique du nord empêchent leurs citoyens d'accéder à des informations jugées trop sensibles (politique, culture, sexualité, religion).
"La façon dont la censure est effectuée devient plus sophistiquée à mesure que les outils internet s'améliorent", a noté l'étude, réalisée tout au long de 2006.
Plusieurs milliers de sites issus de 120 différents fournisseurs d'accès ont servi de base à l'étude.
Ainsi, au lieu de bloquer uniquement des pages de sites internet abordant les thème proscrits, les censeurs sont désormais en mesure de bloquer des applications entières comme YouTube, Skype et Google Maps.
Ils visent également les blogs, les partis politiques, les organisations non gouvernementales locales et les individus.
Le Pakistan et l'Ethiopie ont bloqué des communautés entières de blogs.
Sur les 26 pays qui censurent la toile, certains (Iran, Chine, Arabie Saoudite) bloquent une vaste gamme de thèmes mais également une grande quantité de sujets qui y sont liés tandis que d'autres ne visent qu'un thème mais sur un large spectre.
Six pays pratiquent surtout la censure politique (Birmanie, Chine, Iran, Syrie, Tunisie et Vietnam), quatre filtrent surtout des contenus sociaux (Arabie Saoudite, Iran, Tunisie, Yemen) et cinq ciblent surtout les sites dissidents et extrémistes (Birmanie, Chine, Iran, Pakistan, Corée du sud).
En revanche, aucun filtrage n'a été constaté dans 14 pays où l'on pourrait pourtant s'attendre à en trouver, a noté le rapport, citant notamment l'Afghanistan, l'Egypte, l'Irak, Israël, la Malaysie, le Népal, la Russie, le Venezuela et le Zimbabwe.
Une fois que le filtrage a commencé, il est appliqué à une large palette de sujets et peut être utilisée pour accroître le contrôle du cyberespace par les gouvernements", a noté Rafal Rohozinski de l'université de Cambridge.
Elle a choisi son échantillon en fonction de deux critères : les pays où les tests pouvaient être effectués (la Corée du nord et Cuba n'ont pas été inclus) et où il y avait beaucoup à apprendre de la surveillance d'internet.