Pourtant, pour Xavier Dordor, directeur général d'Audipresse, chargé de la mesure d'audience de la presse, et également directeur de l'Association pour la promotion de la presse magazine (APPM), «le recul ne vient pas du nombre d'acheteurs, mais du nombre d'achats par acheteur».
En revanche, Patrick Bartement, directeur général de l'OJD, considère que « si les abonnements servent d'amortisseur, ce sont les ventes au numéro qui plombent la diffusion totale des magazines ».
Des exemples ? La diffusion France payée pour Gala baisse de 20,7 %, celle de Voici chute de 18,3 %, moins 14,2 % pour Closer ou encore une baisse de 10,5 % pour Public.
Une autre question se pose : les lecteurs se lasseraient-ils de lire des potins sur les « vedettes » ? C’est certain car seule une poignée d’individus peut identifier les soi-disant vedettes mises en scène dans ces magazines « people ». Déjà les vrais, les « bling bling » d’hier, on commence à en être repait mais les nouveaux venus et inconnus, ça ne se vend pas. Ou plus. Et puis il y a la montée en puissance des sites Internet. Rien que ceux de Gala et de Voici totalisent chacun 1 million de visiteurs uniques !
Les news magazines séduisent également moins
L'Express perd 6,3 %, Le Nouvel Observateur 2,3 % et Le Point est plutôt stable avec « seulement » - 0,9 % tandis que Valeurs actuelles avec une hausse légère (+ 1,4 %) tire son épingle du jeu. En revanche, pour Marianne, il faudra patienter car l’éditeur ne communique ses chiffres que deux fois par an.
La prime semble donnée aux magazines d'opinion ou à ceux qui offrent des angles d'information
Du coup les news pictures sont à la traîne, VSD sombre littéralement avec un recul de 20,4 % et même Paris Match perd 7,9 %. Du côté des magazines de télévision ce n’est guère mieux. Télé 2 semaines, Télé Loisirs, Télé Poche et Télé Star affichent des baisses comprises entre 6 et 7 %. Désormais, les guides TV sont clairement affectés par la concurrence d'Internet.
Un dernier point, d’importance : fin avril, la pagination publicitaire des magazines avait reculé de 18,3 %, selon les «indicateurs avancés» de l'institut TNS Media Intelligence.
Du coup, crise oblige, consommateurs, lecteurs et annonceurs sont sur un même bateau qui tangue et qui va faire en sorte, en toute logique, que les traditionnelles négociations entre éditeurs et annonceurs ne seront plus purement mercantiles, prenant davantage en compte les difficultés économiques de chacun. Un nouveau métier qui se profile et un autre, celui de centrale d’achat d’espace, qui va vivre une profonde mutation …