Fragilisées par la baisse de la diffusion de la presse, qui amoindrit leurs ressources, les NMPP (bénéfice net 2005 : 0,5 million d'euros) veulent mettre en place un ambitieux plan d'économies et de développement, baptisé "Défi 2010".
Mais son financement fait l'objet de tiraillements entre les cinq coopératives d'éditeurs actionnaires des NMPP à 51% et Lagardère (49%).
Les premiers jugent qu'il relève de la "responsabilité et des obligations" de Lagardère d'assurer l'équilibre des messageries, qui distribuent plus de 100 quotidiens et 3.600 magazines français et étrangers.
Ils lui demandent d'assurer le financement du plan en renonçant momentanément à la redevance annuelle de 17 millions d'euros qu'il perçoit en tant qu'opérateur.
Depuis plusieurs mois, son patron Arnaud Lagardère laisse planer la menace d'un départ de son groupe des NMPP, à la fois en tant qu'actionnaire et client.
Jeudi, les représentants de Lagardère ont présenté leurs propositions de financement au conseil de gérance, composé de trois représentants de Lagardère et cinq représentants des éditeurs.
Dans ce schéma, un investisseur -- Lagardère ou un tiers -- pourrait apporter de nouvelles ressources aux NMPP dans le cadre d'un "réaménagement des règles de fonctionnement" des messageries, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
Les éditeurs ont réaffirmé que Lagardère avait "le devoir de s'impliquer" et devait "renoncer à sa redevance" pour financer le plan, dans un document dont l'AFP a obtenu copie.
La réunion s'est soldée par deux résolutions, prises contre l'avis des représentants de Lagardère -- fait rarissime --, selon des sources concordantes.
A l'issue de ce conseil, les représentants de Lagardère ont exprimé "leur divergence sur l'analyse et la position" des éditeurs, a-t-on appris auprès de Lagardère.
La légitimité de la décision du conseil de suspendre le versement de la redevance pourrait désormais faire l'objet d'une bataille juridique.