Mercredi, Google a annoncé l’introduction de spots publicitaires semi-transparents au bas des vidéos de YouTube, spots en principe ciblés sur les intérêts de l’utilisateur, et discrets pendant le visionnage. Ces spots recouvrent une petite portion de l’écran et disparaissent après quelques secondes en l’absence de click.
Selon les analystes la société a expérimenté la même technique sur des téléphones mobiles avec lesquels l’utilisateur pourrait obtenir une remise sur sa note, voire la gratuité complète, les frais étant alors supportés par les annonceurs. L’étape cruciale, cependant, a été de faire passer ces spots sur le téléphone sans interférer avec le but de l’utilisateur.
L’étape réalisée avec YouTube – acheté par Google en 2006 pour 1.6 milliard de dollars – est la preuve que cela peut être fait. Les écrans de téléphone peuvent désormais servir à afficher discrètement des publicités visibles pendant l’appel.
Selon Rob Enderle, consultant en technologie basé en Californie : "C’est la démonstration que des publicités utilisant la vidéo peuvent se montrer discrètes. L’utilisation d’un dérivé de cette technique pourrait parfaitement s’appliquer aux téléphones portables. Il semble que Google se rapproche de sa mise en œuvre."
La plus grande partie du succès de Google provient de sa stratégie publicitaire qui met en correspondance les requêtes et les annonces. Les publicités sont sensibles au contexte, et donc sont souvent en rapport avec l’objet de la recherche, ce qui signifie que l’utilisateur va plus facilement utiliser l’annonce publicitaire, plutôt que les autres résultats de sa requête.
Lawrence Surtee, vice président de IDC Canada, expert en communication, constate : "L’annonce ne me cherche pas personnellement, elle est au contraire liée au contenu de ce que je trouve. Un téléphone devrait se présenter différemment, mais Google est manifestement intéressé par tous les aspects de la publicité en ligne"
Google ne fait aucun commentaire sur le marché téléphonique
Bien que Google offre actuellement des prestations sur téléphone portable, y compris des cartes géographiques ou des e-mails, les extensions possibles ont toujours rencontré de la résistance de la part des opérateurs traditionnels qui rechignent à laisser filer le revenu croissant engendré par les annonces par téléphone.
Lowell McAdam, Président de Verizon, le second opérateur de téléphonie mobile aux USA a récemment dit dans le Wall Street Journal que Google veut "une part disproportionnée" de ces rentrées.
Cette résistance a conduit Google à envisager de devenir lui-même un opérateur en s’engageant à acheter une fréquence sans fil lors d’un appel d’offre qui se tiendra l’an prochain. La compagnie a déclaré qu’elle ferait une offre d’au moins 4.6 milliard de dollars si la FFC (Federal Communications Commission) imposait certaines règles d’accès libre à tout gagnant.
Ces règles devraient imposer qu’un téléphone doive être compatible avec n’importe quel réseau, interdire le blocage du téléchargement de certains logiciels et permettre l’utilisation des transmetteurs à des tarifs raisonnables pour les intervenants extérieurs.
La FFC a accepté les deux premières règles, mais a rejeté la dernière, prétextant que rien n’empêchait actuellement les opérateurs de passer des contrats de location avec des tiers. En dépit de ce refus, Schmidt a déclaré cette semaine que Google enchérirait "probablement" sur les attributions de fréquences, déclarant "Il est extrêmement probable qu’arrivés à ce point, nous verrons la structure règlementaire favorable à l’offre à faire."
Différentes options disponibles
Elle pourra construire sa propre infra structure, devenant ainsi un fournisseur comparable à AT&T ou Rogers Communications. Une autre option que les analystes jugent plus probable, sera que Google loue les services d’acteurs de moindre importance, et utiliserait alors un téléphone à la marque de Google comme une arme compétitive contre les majors du domaine.
Le journal Wall Street Journal a relaté plus tôt ce mois ci que Google a développé un prototype de téléphone cellulaire qui pourrait arriver sur le marché dans l’année. Un "Google phone", comme le très attendu iPhone d’Apple, pourrait bien devenir une réalité.
Le géant informatique pourrait également faire une incursion au Canada, où des attributions de licences auront lieu bientôt, selon un analyste.
Google ne peut pas avoir le contrôle d’une compagnie au Canada, du fait des règles canadiennes restreignant la propriété par des étrangers, mais pourrait offrir un partenariat avec de petits opérateurs pour concurrencer les opérateurs nationaux, Rogers, Telus et Bell.