Un rejet par courrier électronique
Dans son courriel, Edouard de Rothschild juge que le plan soutenu par les salariés de Libération "n'est pas réaliste" et il se dit "plus que sceptique sur l'approche" choisie par l'ancien directeur du Monde Edwy Plenel pour le défendre, évoquant "une mise en scène (...) développée sur un mode conflictuel vis-à-vis des actionnaires et d'une partie de l'équipe".
Ces réflexions sont inacceptables et nous allons le faire savoir
Opposée à ces mesures, la SCPL a élaboré ces dernières semaines un projet alternatif en collaboration avec l'ancien directeur du Monde, Edwy Plenel.
Basé sur une relance éditoriale de l'édition papier et un fort développement du site internet, il compte réaliser 10 millions d'euros d'économies en 2007.
Le financier réclame un retour à l'équilibre des comptes dès la fin de 2007
Les dissensions semblent en effet se focaliser sur le mode de gouvernance du journal, son management et sa recapitalisation.
Pour attirer de nouveaux investisseurs, Edouard de Rothschild demande à la SCPL d'abandonner le droit de veto qu'elle détient sur les grandes décisions touchant à l'avenir du quotidien.
Celle-ci est évidemment réticente, alors qu'elle est opposée à la filialisation du site internet, craignant que le financier y concentre ses investissements pour le revendre.
Par ailleurs, elle n'aurait plus de droit de regard sur la nomination du PDG.
Or, elle souhaite qu'Edwy Plenel prenne les rênes du projet qu'il a contribué à élaborer.
M. de Rothschild affirme ne pas être opposé à la personne même de M. Plenel, auquel il a laissé entendre que pourrait être proposé un poste de "directeur du développement".
Mais selon des sources concordantes, sa venue comme PDG susciterait des réticences de l'actionnaire principal, alors qu'aucun autre nom ne circule pour ce poste.
Edouard de Rothschild avait fait savoir en septembre qu'il accepterait de réinjecter des fonds si son plan était accepté.