Publié dans les pages Rebonds du quotidien daté du 17 février 2006 sous le titre "Burgaud, un cadre obéissant", l'article s'appuyait notamment sur les travaux de la philosophe allemande Hannah Arendt et son évocation de la "banalité du mal" et le concept de "normopathe" développé par le psychiatre du travail Christophe Dejours pour relever des "analogies troublantes" entre les propos du jeune juge et ceux du criminel nazi. "La vie de bourreau en quelque sorte", concluait l'auteur.
En réponse aux arguments de la défense, qui faisait valoir que le journaliste s'était borné à faire "un parallèle entre leurs deux lignes de défense et leurs argumentations" et n'avait "pas voulu établir une comparaison entre deux personnes", ni susciter une "assimilation entre les faits reprochés à Fabrice Burgaud et les crimes pour lesquels Adolf Eichmann a été condamné", le tribunal de Nanterre observe que "la référence à Adolf Eichmann a un caractère voulu de répétition. Cité à sept reprises, il est la norme comparative unique de l'auteur dans son article. Adolf Eichmann devient ainsi celui qui explique de façon emblématique la personnalité du juge Burgaud".
Pour le tribunal, le délit d'injure publique est constitué par "la répétition de l'outrage, son exacerbation, le systématisme de la référence, sous couvert de l'expression d'un point de vue personnel".