Aujourd’hui, cette stratégie a été retournée du fait du grand nombre de services Web connectés à Windows. Mais la véritable innovation stratégique, que la société Microsoft appelle "programmes plus services", est en train une nouvelle fois de lui attirer la vindicte de l’industrie logicielle pour des accusations de monopole.
Pour y échapper, Microsoft a participé a de nombreuses organisations internationales établissant les standards d’une grande variété de services, depuis ceux visant les clients finaux, comme l’édition de blogs et le partage de photos, jusqu’aux processus automatisés tels que les systèmes de gestion de relation-client destinés aux services commerciaux ou les commandes automatisées et autres applications logistiques.
Par exemple, très récemment, l’encadrement de Microsoft s »est trouvé sur la défensive après les efforts de leur compagnie pour promouvoir l’adoption de son format de fichier connu sous le nom de "Open Office XML". Ces efforts ayant poussé à des manœuvres douteuses lors d’un vote de standard en Suède.
Après que les accusations aient reçu une publicité internationale, l’Institut des Standards Suédois a modifié sa position et décidé de se mettre en retrait sur ce problème, pendant qu’un cadre de Microsoft présentait des excuses publiques pour le faux-pas effectué.
Jason Matusow, directeur senior en charge de la propriété intellectuelle et de l’interopérabilité, a écrit sur son site web "Je comprends l’inquiétude provoquée par cette erreur de jugement de la part d’un employé de Microsoft. La seule chose que je puisse dire est que nous avons fait ce qu’il fallait et que le problème a été identifié. Le processus et le vote de S.I.S n’en ont pas été affectés". Microsoft n’a pas révélé ce qui avait réellement transpiré.
Pendant que la lutte sur les formats de documents faisait rage, quelques concurrents de Microsoft montraient une autre problème de standard qui pourrait se révéler être un avantage significatif pour le géant de Redmont dans le futur.
L’Empire se prépare à riposter, une nouvelle fois.
En 1995, Microsoft ajoutait un navigateur web gratuit à son système d’exploitation, dans une tentative de bloquer de nouveaux rivaux. Cet effort a été plus tard défait par les tribunaux.
Maintenant, ses plans sont de retourner complètement cette stratégie, rendant accessible des logiciels gratuits qui connectés à Windows offrent des services au travers d’internet, une pratique dont le nom anglais est le "cloud computing", intraduisible en Français : le "cloud computing", c'est la mise à disposition d’une ressource (applications et/ou stockage) distribuée comme le sont l’eau, le gaz ou l’électricité et accessible au travers d’une connexion internet.
L’initiative de Microsoft fait donc partie d’un effort pour rendre Windows capable de se connecter de façon plus intégrée à un nombre croissant de services au travers d’internet.
Cette stratégie est un tournant majeur chez Microsoft, qui jusqu’à aujourd’hui a principalement vendu des logiciels packagés pour les ordinateurs personnels. Grâce à cette nouvelle approche, Microsoft espère protéger ses centaines de millions de clients des chants des sirènes que sont ses concurrents comme Google ou Salesforce.com qui ont déjà une offre en matière d’applications sur internet et qui, Google en tête, pratiquent déjà le "Cloud computing".
La nouvelle suite Microsoft, Windows Live, comporte un client pour e-mails mis à jour et une application de partage de photos.
Ces nouveaux services sont une indice que Microsoft va entrer en compétition avec son ennemi juré Google et les autres, et pas seulement dans le domaine des moteurs de recherché, où son désavantage est flagrant. Microsoft essaiera de surpasser ses adversaires en devenant l’acteur majeur dans la gestion de toute information d’un utilisateur, que celle-ci soit stockée sur un PC, un appareil mobile ou sur internet.
Des millions d’utilisateurs se reposent déjà sur des applications Web qui soit fournissent un service soit stockent des données. Par exemple, Yahoo et Google ont déjà mis en œuvre leur propre forme de "cloud computing", offrant des solutions de courrier électronique et des sites de partage de photos accessibles au travers d’un simple navigateur.
Les photos ou les messages électroniques sont stockés sur les serveurs de ces sociétés. Les données sont accessibles de n’importe quel ordinateur depuis n’importe où. Des centaines de société dans la Silicon Valley offrent tous les services imaginables, depuis l’éditeur de texte jusqu’à des services de rendez-vous élaborés, chacun nécessitant un simple navigateur, chacun grignotant potentiellement le monopole de Microsoft sur les applications de bureau.
Google en est l’exemple le plus visible. Il a poussé le concept un pas plus loin en octobre dernier en offrant une suite bureautique composée d’un traitement de texte et d’un tableur par le biais d’un navigateur, attaquant directement Microsoft au buffet.
“La vitesse où l’industrie va vers un modèle ‘à la demande’ crée une menace pour Microsoft" selon Kenneth Wasch, président de l’Association pour le Logiciel et l’Information.
Microsoft est un des derniers arrivants sur une activité définie sous le vocable de "Web 2.0", mais la société compte sur sa capacité à exploiter son énorme base installée de plus d’un milliard de machines tournant sous Windows. En bradant certains de ses services, comme le partage de photos et l’espace disque, et en en facturant d’autres comme son service de sécurisation d’ordinateur et quelques applications orientées commerce, elle vise les petites et moyennes entreprises.
Windows Live offre de nouvelles versions de Hotmail et Messenger. Les responsables de Microsoft estiment à environ 300 millions d’utilisateurs réels sur ces services.
La prochaine version offrira à l’utilisateur final l’option de télécharger et installer – au travers d’un unique programme d’installation – un jeu de services complet ou un simple composant. Parmi ceux-ci, Windows Live Photo Gallery, Windows Live Mail, Windows Live Messenger 8.5 et Windows Live OneCare Familiy Safety, un programme de sécurisation de l’ordinateur.
Cette release, bien qu’intégrant l’application Windows Live Writer pour les blogs, évite soigneusement de porter ombrage à deux monstres de Microsoft, Word et Excel.
Windows Live Services souligne donc que MLicrosoft ambitionne de devenir les gestionnaire des données d’un utilisateur, où qu’il se trouve. La compagnie a récemment annoncé l’arrivée de deux nouveaux services, non prévus pour faire partie de la première mouture de Windows Live. Il s’agit de SkyDrive, service de stockage de données en ligne et FolderShare, un service de partage et de synchronisation entre plusieurs machines, Mac compris.
Dans une interview datant de cet été, Bill gates a declaré "Quand vous pensez stockage, pensez Windows Live".
Un ensemble de standards dus au World Wide Web Consortium pourrait donner à Microsoft un avantage en performance, selon des responsables de trois sociétés partenaires de Microsoft.
Les efforts de Microsoft en matière de standard ont mis ses adversaires en colère parce que quatre ans auparavant, l’éditeur logiciel a publiquement dénigré tout ajout d’outil de compression – destinée à améliorer les performances des services Web. Aujourd’hui, cependant, Microsoft a développé son propre standard de compression qui va virtuellement rendre ses versions de services Web meilleures que celles de ses adversaires.
"Ils jouent bien leur partie" a déclaré un rival. "L’idée est de procurer une solution qui marche mieux sous tous les environnements Windows"
Dernièrement, un porte-parole de Microsoft a déclaré que les services qui profitent de leur standard comme Silverlight, un nouveau système d’affichage de contenu multimedia et adversaire direct du lecteur d’Adobe, Flash media player, ne feraient pas partie de la première édition de Windows Live, mais seraient ajoutés dans le futur.