Lors d'une séance parlementaire jeudi, le député indépendant Gamal Zahran s'est insurgé contre le fait que M. Sarkozy et l'ex-mannequin aient fait chambre commune lors de leurs vacances à Louxor, dans le sud du pays, selon les quotidiens indépendants "Al-Dustour" et "Al-Badeel".
M. Zahran a vivement critiqué le gouvernement égyptien, coupable selon lui d'avoir donné le mauvais exemple en recevant le couple sur son territoire.
"Le régime a envoyé le mauvais message du pays d'Al-Azhar à tous les autres pays que nous sommes prêts à accepter la prostitution officielle de chefs d'Etat", a-t-il déclaré, faisant référence à la première institution d'enseignement sunnite d'Egypte.
La loi et la tradition musulmanes interdisent aux personnes qui ne sont pas mariées ou ne font pas partie de la même famille de partager la même chambre. Les clients égyptiens ou musulmans sont d'ailleurs priés de présenter une attestation de mariage pour obtenir une chambre d'hôtel dans le pays. Une règle qui ne s'applique cependant pas aux couples occidentaux.
"Même si Bruni était la fiancée ou la maîtresse de Sarkozy, les traditions religieuses ne lui permettent pas de vivre dans sa chambre à coucher, et si la partie égyptienne était juste, elle devrait appliquer le code pénal contre lui", a ajouté le député.
Le député des Frères musulmans (opposition islamiste) Sobhi Saleh s'est quant à lui demandé "si la Constitution égyptienne permet une réception gouvernementale officielle à un chef d'Etat et sa maîtresse". Son collègue Hamdi Hassan a quant à lui suggéré que l'Etat égyptien aurait financé les vacances du président français, une éventualité qu'il jugerait "inacceptable".
La partie officielle du voyage du président français en Egypte doit débuter dimanche, lorsqu'il rencontrera son homologue Hosni Moubarak au Caire. Les deux hommes se sont déjà entretenus vendredi, selon l'Elysée.