... ou la rançon du succès
Au motif que le CEO est une copie de sa X5, BMW a entamé des démarches pour interdire sa vente en Allemagne par le fabricant d’automobiles chinois Shuanhuan
Ce qui n’a pas empêché l’importateur européen des Shuanghuan d’exposer le CEO mardi à Frankfort.
C’est une parfaite illustration que la lutte sur les droits de propriété intellectuelle entre la Chine et l’Occident - cette bataille qui a fait rage sur des sujets allant des sacs à main aux puces électroniques - s’étend désormais aux voitures.
"Nous ne l’avons pas aimé" a sèchement déclaré le directeur de BMW
Pas plus que Daimler Chrysler, qui intente un procès contre Shuanghuan pour l’empêcher de vendre la ‘Noble’, une citadine qui affiche une étrange ressemblance avec la Smart. La noble n’a fait aucune apparition à Frankfort. L’importateur allemand de Shuanghuang, China Autombile Deutschland, a de lui-même décidé de ne pas la distribuer en Allemagne.
"Evidemment, nos voitures sont d’inspiration européenne" a déclaré Karl Schlossi, directeur de China Automobile, "mais nous rejetons l’accusation de copie".
M Schlossi semblait apprécier le différent qui a tiré son client chinois du néant pour le projeter sur le devant de la scène de Francfort, généralement trusté par les majors.
Lors d’une conférence aux allures de cirque, M Schlossi a refuse de prononcer le nom BMW, préférant utiliser l’expression “Cette société”.
Il a déclaré que la marque Shuanghuang, basée à Shijiazhuang, Chine, produit des voitures depuis 1988 et a reçu l’autorisation du gouvernement chinois de fabriquer les modèles incriminés, ajoutant que personne d’autre que lui, dans cette société, n’était disponible pour répondre à d’autres questions.
Tout ce théâtre cache de sérieux problèmes. Peu d’européens pensent que la Chine puisse être un concurrent sérieux dans un avenir immédiat, ne serait-ce qu’en raison du manque de sécurité de ces premiers modèles.
Le réseau d’alliances entre les chinois et les fabricants occidentaux offre de multiples occasions de renvoyer en Europe des innovations fournies par ces constructeurs même qui se plaignent de la copie.
General Motors ou Honda ont tous deux accusé des fabricants chinois de plagiat, souvent de façon servile, mais n’ont retiré que peu de soulagement des cours de justice chinoises. C’est sans doute que les chinois considèrent qu’accepter d’être copié est la contrepartie du droit de faire des affaires en Chine.