Annoncé par Jacques Chirac dans ses vœux aux Français du 31 décembre et présenté par le ministre de la Cohésion sociale Jean-Louis Borloo, le texte dont les sénateurs ont la primeur impose aux pouvoirs publics, en matière de droit au logement, une «obligation de résultat», là où il n'existait qu'une «obligation de moyens».
Il prévoit que cinq catégories de «demandeurs les plus prioritaires» pourront, à partir du 1er décembre 2008, présenter un recours administratif si leur demande de logement n'a pas reçu une réponse correspondant à leurs besoins et à leurs capacités.
Il s'agit des personnes dépourvues de logement, menacées d'expulsion sans relogement, hébergées temporairement, logées dans des locaux impropres à l'habitation ou présentant un caractère insalubre ou dangereux, et des ménages avec enfants mineurs ne disposant pas d'un logement décent ou vivant en suroccupation.
Le premier propose que le droit à l'hébergement opposable entre en vigueur au 1er décembre 2008, le droit au logement opposable le 1er janvier 2012 pour les cinq catégories de «demandeurs les plus prioritaires», et renvoie au 1er janvier 2014 le cas des autres demandeurs.
droit opposable au logement: le Sénat pourrait refuser le transfert de la responsabilité de l’Etat aux collectivités locales
En dirigeant mécaniquement le public prioritaire vers des communes vertueuses ayant développé une offre de logement social, l'application du mécanisme prévu par la loi risque de renforcer la ghettoïsation. Si ces conditions, écrit-il, «ne sont pas réunies, il est difficile d'imaginer que des maires accepteront de se porter volontaire pour endosser la responsabilité de l'opposabilité du droit au logement et le risque juridictionnel qui en découle.» En définitive, la mise en œuvre du droit au logement relève d'abord de la solidarité nationale, donc de l'Etat.