
Or, selon un rapport confidentiel finalisé par le département de la prévention des fraudes de l'Unedic, quelque 10.000 personnes vivent de l'escroquerie à l'assurance-chômage rien qu'à Paris; ce chiffre est nettement supérieur aux 6.400 "faux chômeurs" que l'Unedic avait officiellement recensés en février dernier et ce pour toute la France.
Aujourd'hui, selon "Les Echos", l'Unedic a dans son rapport identifié 32 "gérants à risques" qui dirigent pas moins de 677 sociétés. Dix personnes assurent, à elles seules, la gérance de 414 sociétés, précise l'Unedic en reconnaissant que "la liste n'est sans doute pas exhaustive".
Quel que soit le mécanisme utilisé, "Les Echos" note que les salariés imaginaires sont faussement licenciés après un délai de six mois ce qui leur permet de faire valoir leurs droits à l'assurance-chômage. L'escroquerie ne s'arrête pas là puisque ces chômeurs fictifs peuvent, moyennant finance, obtenir de faux documents (attestation employeur, bulletins de salaire, contrat de travail, etc.) leur donnant accès à l'assurance-maladie, l'assurance-vieillesse et à la prime pour l'emploi.
Toujours selon ce rapport confidentiel de l'Unedic cité par "Les Echos", les deux tiers des sociétés frauduleuses opérent en région parisienne mais ces escroqueries commencent à s'installer notamment en vallée du Rhône et dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Alors que les fraudeurs encourent jusqu'à dix ans de prison et 375.000 euros, Dominique Tian regrette que les moyens de contrôle de l'Unedic soient "notoirement insuffisants" et compte inscrire leur renforcement au coeur de ses propositions.
"L'Unedic doit disposer des mêmes pouvoirs que les autres organismes de Sécurité sociale et doit pouvoir croiser ses fichiers avec les leurs", demande notamment le député des Bouches-du-Rhône.