Concrètement, le RSA s'adressera aux bénéficiaires du revenu minimum d'insertion (RMI) et de l'allocation de parent isolé (API). Il vise, via un complément de ressources à la charge de l'Etat et du département, à supprimer les effets de seuil qui font qu'actuellement le retour au travail de ces allocataires peut, paradoxalement, se traduire par une baisse de leurs ressources (perte des aides au logement, etc.). Plus de 90 000 allocataires du RMI devraient bénéficier du système.
Toutes les tentatives, dans les dispositifs précédents, pour corriger les effets pervers liés à la reprise d'un emploi pour les allocataires de minima sociaux «ont été soit des demi-échecs, soit des échecs tout court», a dit François Fillon, en citant la prime pour l'emploi et l'intéressement pour le RMI. Fort de ce constat, il a affirmé vouloir en finir avec»un système idiot», «injuste pour les bénéficiaires» de minima sociaux et «mauvais pour la société», car responsable de «millions d'heures de travail pas assumées et de dépenses sociales qui pourraient être évitées».
Le gouvernement «va se battre» pour raccourcir au maximum les délais et permettre que l'expérimentation du RSA commence»en octobre», a-t-il poursuivi. «La balle est dans le camp de ceux qui vont l'expérimenter. Si ça fonctionne, ça pourra être généralisé», a renchéri Martin Hirsch, le haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, concepteur du RSA, qui sera mis en œuvre pendant trois ans dans près de vingt-cinq départements, dont le Val-d'Oise. «Le RSA n'est pas la solution à tout, a souligné M. Hirsch, c'est un élément complémentaire de la politique de l'emploi.»