« On assiste à un phénomène d'accélération du stress à France Télécom »
"Depuis la privatisation en 2003, et surtout depuis la mise en place du plan prévoyant 22.000 suppressions d'emplois, on assiste à un phénomène d'accélération du stress à France Télécom", explique Patrick Ackermann de Sud-PTT, qui s'est associé à la CFE-CGC pour créer cet "observatoire national du stress et des mobilités forcées à France Télécom".
La direction du groupe a annoncé en février 2006 un plan de "départs volontaires" de 22.000 personnes en trois ans, accompagné de 6.000 embauches d'ici à 2008.
Tous les départs se font "naturellement et sans pression", avec "les retraites, les retours vers la fonction publique, l'essaimage (création d'entreprises), ou le plan personnel accompagné (aide au développement de projets professionnels en dehors du groupe)", selon elle.
"Il est important de tirer la sonnette d'alarme car on ne peut pas rester sans rien faire face à ce dérapage social", affirme Pierre Morville (CFE-CGC), souhaitant, grâce à l'observatoire, lutter contre "l'isolement individuel des salariés face aux pressions".
Un questionnaire a été mis en ligne mercredi matin à destination de tous les salariés du groupe afin de recueillir leurs témoignages.
Le but est de mettre en place un "baromètre du niveau de stress à France Télécom" afin d "interpeller la direction" qui "refuse de reconnaître le problème", affirme M. Ackermann, déplorant "l'absence de concertation et de négociation avec les partenaires sociaux".
De son côté, France Télécom dit "observer de près" la question: "c'est un objet de réflexion et d'action au sein du groupe", a-t-on enfin officiellement expliqué.