« Il est crucial d’investir dans les jeunes afin d’éviter de créer une génération stigmatisée, risquant d’être exclue pour longtemps du marché du travail », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, M. Angel Gurría, qui ajoute : « Certains pays ont facilité l’emploi des jeunes. Tous les autres peuvent tirer des enseignements de ces exemples pour renforcer la reprise économique tout en protégeant l’atout le plus précieux dont disposent nos pays ».
Depuis le début de la crise, 3.5 millions de jeunes sont venus grossir les rangs des chômeurs dans la zone OCDE, mais le taux de chômage ne reflète pas toute l’ampleur des difficultés auxquelles les jeunes sont confrontés, puisque nombre de ceux qui ont quitté l’école n’apparaissent pas dans les statistiques de la population active. Au moins 16.7 millions de jeunes ne sont ni scolarisés, ni en emploi ni en formation - 6.7 millions d’entre eux cherchent un emploi et 10 millions ont abandonné leurs recherches.
Le rapport montre que les jeunes qui peinent à trouver un travail après avoir quitté l’école peuvent devoir en subir des conséquences durables, sous la forme d’une insertion difficile sur le marché de l’emploi et de salaires inférieurs (jusqu’à 8 % dans certains pays) à ceux de leurs pairs qui mènent depuis déjà vingt ans le même type de carrières. En outre, les jeunes qui quitteront l’école dans les années à venir risquent davantage de rencontrer des difficultés pour trouver un travail que leurs aînés des générations précédentes.
L’OCDE estime que les pouvoirs publics doivent accorder la priorité aux mesures qui produisent des résultats efficaces par rapport à leur coût dans d’autres pays. Il est essentiel de cibler les jeunes les plus vulnérables, notamment ceux qui ont quitté l’école sans diplôme, sont issus de l’immigration et vivent dans des zones défavorisées.
· Adopter des programmes d’intervention précoce et des mesures d’aide à la recherche d’emploi efficaces pour différents groupes de jeunes, comme par exemple au Danemark, aux Pays-Bas et au Japon.
· Renforcer le système de formation en apprentissage et les autres programmes de formation professionnelle en alternance pour les jeunes peu qualifiés, comme c’est le cas depuis longtemps en Allemagne, en Autriche et en Suisse, et de plus en plus en Australie et en France.
· Encourager les entreprises à embaucher des jeunes, grâce à des subventions temporaires, en ciblant notamment les jeunes peu qualifiés, ceux qui ont terminé leur apprentissage et les petites et moyennes entreprises.