L'habituel vertige qui frappe l'observateur devant le gouffre du "trou de la sécu" reste légendaire. Le de loi de financement de la Sécurité sociale cherche à contenir le déficit prévisionnel du régime général qui devrait frôler cette année les 12 milliards d'euros. Le but avoué est de "revenir" à "seulement" 9 milliards en 2008.
L'autre objectif de Roselyne Bachelot (Santé), Eric Woerth (Budget) et Xavier Bertrand (Travail) est également de démarrer "une réforme structurelle de l'assurance maladie et une clarification des relations financières entre l'Etat et la Sécurité sociale".
C'est l'assurance maladie qui est montrée du doigt comme principale responsable du déficit. Elle est donc au premier rang des préoccupations d'économies, et ses dépenses ne devront pas progresser de plus de 2,8%.
Les franchises devraient générer une économie de 850 millions, et si l'on en croit les promesses de Nicolas Sarkozy, ces économies seront consacrées à la lutte contre le cancer et au plan Alzheimer.
Pour les hôpitaux, un changement dans leur financement interviendra en ceci qu'ils ne recevront plus une enveloppe globale mais seront au contraire financés en fonction de leur activité. Cette mesure, comme les franchises, a soulevé les protestations de la gauche et des syndicats, qui dénoncent une future "privatisation et individualisation des rapports de travail" au nom de leur attachement aux "soins pour tous sans inégalités".
Mais la contestation la plus vive a surgi parmi les internes et étudiants en médecine, qui ont déclenché une "grève illimitée" jusqu'au retrait des articles restreignant leur liberté d'installation.
Près de 450 amendements ont été déjà déposés sur le texte dont l'examen est prévu jusqu'à vendredi, avant un vote le 30 octobre.