Le gouvernement présente aujourd’hui les grandes lignes du projet de loi de financement. Ce projet, basé sur une croissance économique optimiste de 2,225% et une hausse de la masse salariale de 4,8%, prétend limiter le déficit du régime général à 8,9 milliards d’euros en 2008. Ce n’est qu’un début, les "grandes réformes" tant annoncées sont prévues pour 2008.
Si ce scenario devait se réaliser, le déficit 2008 serait moindre que celui de 2007. Ce dernier, selon les dernières projections, devrait atteindre 11,7 milliards, en dépassement de 46% sur le chiffre initialement inscrit dans la précédente loi de financement de 2006 (8 milliards).
De même, les déficits maladie (4,4 milliards) et vieillesse (5,1 milliards) seraient contenus grâce à de nouvelles ressources. La nouvelle franchise maladie, par exemple devrait économiser 800 millions à notre "Sécu" nationale. Le versement anticipé de la CSG devrait apporter des liquidités (1,2 milliards) allant directement à la branche maladie. Cette dernière mesure ne pourra, par définition, servir qu’une fois.
Les préretraites vont également faire l’objet de mesures de découragement :
La contribution des entreprises sur les préretraites maison va passer de 24,15 % actuellement à 50 %, soit un taux de cotisation patronale supérieur à ce qu'il est sur un salaire. De plus, les nouveaux préretraités devront acquitter une CSG à 7,5 % comme les salariés et ne bénéficieront plus du taux des retraités (6,2 % ou 3,8 % selon les cas) - les préretraités actuels ne devraient pas être touchés par ces mesures.
Enfin, les mises en retraite d'office avant 65 ans, qu'il n'est pas possible de supprimer avant l'échéance des accords en cours, subiront une contribution de 25 % en 2008 et 50 % en 2009 payable par l'entreprise. Ce « paquet » est évalué à 500 millions. Et il fait déjà hurler la métallurgie (automobile, aéronautique) qui en est un grand utilisateur.
Pour la branche famille qui renoue avec un petit excédent, trois modifications : l'allocation de rentrée scolaire ne serait plus uniforme mais modulée selon le cursus scolaire, avec un barème soumis à la concertation.
La majoration des allocations familiales à 16 ans serait avancée à 14 ans, mais celle des enfants de 11 ans serait supprimée (changement non rétroactif).
Pour les familles modestes, l'aide à la garde enfant chez l'assistance maternelle sera majorée de façon que ce mode de garde ne soit pas plus coûteux que la crèche.