
En conséquence, la présidente de l'Unedic, Annie Thomas, a annoncé la création d'un fonds de réserve: "L'idée est de commencer à créer ce fonds lorsque l'assurance chômage va bien pour pouvoir répondre aux éventuelles difficultés conjoncturelles à venir", explique-t-elle. "C'est une excellente nouvelle", commente Alexandre Bourgeois, économiste chez Natixis. Il faut profiter de la bonne année 2006 pour mettre de côté.
Reste que si l'emploi progresse, il le fait encore trop faiblement. Les chiffres de l'emploi salarié dans les secteurs marchands en France en 2006, rendus publics vendredi par le ministère du travail, font ainsi état d'une hausse de 0,9% sur l'année écoulée. Soit 141.900 créations d'emplois. "Ce n'est pas mal si l'on compare aux 4 dernières années", commente Alexandre Bourgeois. 77.000 créations avaient en efet été enregistrées en 2005, 14.000 en 2004, tandis que 2003 en avait détruit 60.000.
On reste, certes, encore très loin des années fastes 1998-2001, où les créations d'emplois salariés tournaient en moyenne autour de 400.000. "Mais la France était alors dans une période de croissance très forte qui permettait ce fort dynamisme", rappelle l'économiste. Aujourd'hui, avec une croissance redressée, même si elle reste encore faible (autour de 2%), et avec la reprise du traitement social du chômage, on aboutit à ces créations d'emplois, qu'Alexandre Bourgeois juge néanmoins "faibles". Tout comme il estime "décevante" la progression de 0,2% au 4ème trimestre (soit 30.200 postes). "La France fait moins bien que ses voisins", précise-t-il.
Comme d'habitude, c'est la construction qui reste le secteur d'activité le plus dynamique, enregistrant une nouvelle et forte hausse de 1,5% de ses effectifs salariés au 4e trimestre et de 4,5% sur l'année. Dans le tertiaire, secteur incluant les intérimaires, l'emploi salarié a aussi poursuivi son augmentation, quasi-continue depuis la mi-2001 : 0,2% sur le trimestre et 1,5% sur l'ensemble de l'année. L'emploi industriel, en revanche, reste mal orienté, mais la baisse continue de ralentir. Les effectifs dans ce secteur ont reculé de 0,4% sur le trimestre et de 1,9% sur l'année.