
L'Unedic (le régime d'assurance chômage qui fédère toutes les Assedic) évalue désormais à 140 millions d'euros, contre 80 millions dans ses dernières estimations, le montant des fraudes détectées, indique-t-il.
Cela représente certes moins de 1% des quelque 23 milliards d'euros d'allocations chômage servies par les Assedic cette année, mais le phénomène a pris récemment "un caractère industriel" et "de telles pratiques, qui relèvent de l'escroquerie et s'ajoutent à la fraude résultant de pratiques individuelles ne font qu'accroître le risque de discrédit qui pèse sur l'ensemble du système", souligne le rapport.
Les escroqueries les plus importantes, détectées à Paris, Créteil et Marseille, reposent généralement sur la création de sociétés fictives, censées avoir employé des faux salariés venant ensuite réclamer indûment leurs allocations chômage.
Au final, la mission parlementaire préconise de "renforcer les contrôles lors de l'immatriculation des sociétés". Elle recommande la création de trois fichiers nationaux répertoriant "les gérants et dirigeants d'entreprise", ceux qui ont été "condamnés à des interdictions de gérer", et enfin "les entreprises faisant l'objet d'une procédure collective" (licenciements).
Ces fichiers tenus par les tribunaux de commerce seraient consultables par les agents assermentés des Urssaf et des Assedic.
Le rapport suggère aussi que les employeurs du bâtiment et de la confection, "secteurs d'activité à risque", passent "de façon prioritaire" à la Déclaration nominative des assurés, prévue au demeurant depuis 2004 pour tous.
Les parlementaires appellent enfin à une meilleure coordination des organismes sociaux invités à "mettre en place rapidement un répertoire commun (...) sans que l'avis conforme de la Cnil soit requis pour son application".