« On compte aujourd'hui plus de 50 ONG participant à la CITES. Elles jouent un rôle plus important que jamais, et pèsent d'autant plus dans les décisions lorsqu'elles font front commun », explique Azzedine Downes, Directeur général d'IFAW et chef de la délégation d'IFAW à la CITES.
« Aucun État membre ou ONG ne peut à lui seul assurer la protection des éléphants. La coopération sur le terrain entre les différentes parties impliquées est donc essentielle pour garantir la conservation des espèces animales à terme. C'est pourquoi je pense que les directeurs des différentes associations gagneraient à se réunir et à réfléchir sur la manière dont ils peuvent améliorer la coopération entre leurs structures afin de mieux protéger les animaux. »
« Cette année, de nombreuses propositions essentielles sont inscrites à l'ordre du jour. Nous voulons rappeler aux Parties que l'application stricte et efficace des législations en vigueur doit être la priorité absolue. Par ailleurs, les décisions portant sur la terminologie ou les sujets techniques doivent s'appuyer sur le principe de précaution et doivent placer la conservation des espèces au-dessus de toute autre considération », précise M. Downes.
Le cas des ours polaires, victimes emblématiques du changement climatique, sera étudié lors de cette conférence. On ne dénombre plus que 20 000 à 25 000 ours polaires sauvages au Canada, au Groenland, en Norvège, en Russie et aux États-Unis. Les spécialistes estiment que les deux-tiers de la population mondiale d'ours polaires auront disparu d'ici le milieu du siècle à cause de la perte d'habitat naturel, elle-même imputable au changement climatique.
« Les populations d'ours polaires ont subi de lourdes pertes et nous devons faire tout le nécessaire pour les sauver », déclare Jeff Flocken d'IFAW. « Cette espèce répond parfaitement aux critères d'inscription à l'Annexe I de la CITES. Refuser de soutenir la proposition des États-Unis de l'inscrire à l'Annexe I reviendrait à condamner ce magnifique animal à une fin certaine. »
Il y a trois ans, la CITES avait lancé le Plan d'action pour l'éléphant d'Afrique, une stratégie multilatérale visant à endiguer la crise que traversent les populations d'éléphants en Afrique. Celui-ci fixe plusieurs priorités et objectifs, notamment « la réduction des abattages illégaux des éléphants et du trafic des produits dérivés des éléphants ».
« De nombreuses propositions à l'ordre du jour de cette année concernent le Plan d'action pour l'éléphant d'Afrique. Nous soutiendrons résolument les initiatives visant à faciliter la mise en œuvre de ce plan et à améliorer de fait l'application des lois si nécessaire dans la lutte contre le braconnage », explique Jason Bell d'IFAW. « Nous appelons également les pays à soutenir financièrement le Fonds pour l'éléphant d'Afrique, essentiel à la concrétisation du Plan d'action. »
Une autre thématique clé sera abordée cette année : l'avenir de plusieurs espèces de requins, menacées par la surpêche et la pêche aux ailerons. Cette pratique consiste à sectionner l'aileron du squale pour en faire une soupe et à rejeter l'animal amputé à la mer, qu'il soit mort ou encore vivant.
« Pas moins de 100 millions de requins sont capturés chaque année à cause de la pêche aux ailerons et de la surpêche », détaille le Dr. Ralph Sonntag. « Nombre d'entre eux se voient retirer leur aileron et rejeter sans aucune autre forme de considération à la mer, même s'ils sont encore en vie. En conséquence, les populations de certaines espèces ont diminué de 80 %. D'autres ont quasiment disparu. »
« Nous exhortons les Parties à reconnaître la situation dramatique de plusieurs espèces de requins et de raies et à les inscrire à l'Annexe II de la CITES. Cette décision contribuerait à mettre un terme au déclin brutal des différentes populations concernées et permettrait de collecter des informations plus précises sur leur état de santé. »