Sous l'impulsion de sa nouvelle direction, confiée à Ricardo Vazquez entouré de son équipe, l’Hôtel des Arts s’attache depuis plus d’un an à porter un regard artistique sur les questions urbaines et la Méditerranée, et développe dans cette perspective des partenariats avec des institutions et artistes méditerranéens, notamment par l’intermédiaire de commandes.
A travers une offre diversifiée, l’Hôtel des Arts propose des expositions thématiques et monographiques touchant toutes les disciplines plastiques : photographie, peinture, sculpture, architecture, mais aussi en ouvrant son champ d’actions aux arts numériques.
Ainsi, au titre de sa programmation 2013, l’Hôtel des Arts portera une attention particulière à la notion de territoire et des problématiques qui y sont liées, notamment en matière d’espace.
C’est dans cet esprit que l’exposition Mappamundi – Art et Cartographie qui rassemblera une trentaine d’artistes majeurs qui, dans les quarante dernières années, ont travaillé la carte et interrogé la représentation cartographique, sera présentée au printemps 2013.
L’exposition sera enrichie d’une commande à l’artiste Céline Boyer ainsi que d'un workshop de Jeremy Wood réalisé en collaboration avec l'Ecole Supérieure d'Art de Toulon Provence Méditerranée. D'autre part, le travail réalisé par Henrick Sturm avec les étudiants de l'Ecole sera présenté.
Cette exposition s'inscrit dans le cadre du projet "Ulysses" porté par le FRAC Provence-Alpes Côte d'Azur à l'occasion de Marseille Provence 2013 Capitale européenne de la culture.
Carte à lire ou à voir ? Miroir tranquille ou distorsion du monde ? Description, évocation, contestation ? Loin d’exprimer des certitude, ces cartes dessinent nos doutes, nos combats et nos rêves.
Dans toutes les langues on utilise le terme s’« orienter ». Pourtant, l’Orient sacré de Jérusalem ou de la Mecque est désormais remplacé par un Nord magnétique et profane. L'Occident a mis le monde en images avec son « alphabet cartographique » composé de formes (globe terrestre, continents, frontières...), de repères (Nord/Sud, équateur…), de projections géométriques et de conventions graphiques fort éloignés de l’univers religieux antérieur. Savants, ingénieurs, entrepreneurs et politiques ont peu à peu expulsé les artistes de cette aventure cartographique au nom d'un savoir neutre et objectif.
Omniprésentes dans les rues, les écrans et les esprits, les cartes s'imposent à nous. "La carte précède le territoire", autrement dit c'est par et à travers elle que nous percevons et pensons le monde. Parce que la cartographie est devenue un enjeu majeur, parce que sa grammaire est largement partagée, les artistes l'ont reprise d'assaut, bousculant géographes et informaticiens.
Remettant en cause l'idée même de neutralité, les plasticiens font et défont les cartes, jouent avec le monde, moquent ou divaguent en affichant leurs parti-pris. Mappemondes décomposées, cartes révélant d’autres mots cachés sous la carte, lectures typographiques ou jeux d'échelle : autant de façons d'interroger ces codes tacites, de les bousculer voire de les contester.
Au lieu de renvoyer à des espaces extérieurs qu'elles représenteraient plus ou moins fidèlement, ces cartes nous invitent à interroger notre regard encombré par des codes qui paraissent habituellement évidents.
Mappamundi : ces “portraits du monde” dressent d'abord notre portrait collectif.
Du 16 mars - 12 mai 2013
Hôtel des Arts, Toulon