Le rapport souligne que "le patrimoine de la BnF à numériser équivaut à 15 millions de livres ou ouvrages" et "selon les calculs de la commission des Finances, avec les moyens actuels de la Bibliothèque nationale de France, il faudrait environ 750 millions d'euros et 375 ans pour numériser l'ensemble des ouvrages" a justifié Yann Gaillard (sénateur UMP) et auteur de ce rapport sur "la politique du livre face au défi du numérique" tout ceci condensé dans un communiqué de la commission des Finances de la Haute assemblée.
Ainsi, la commission des Finances "approuve les orientations du récent rapport de Marc Tessier proposant d'effectuer une numérisation aussi exhaustive que possible du patrimoine de la BNF et, dans le cadre d'un partenariat avec Google, d'échanger des fichiers, ou à défaut de mettre en place une filière commune de numérisation".
La commission se demande malgré tout "dans quelle mesure ces orientations pourront être effectivement mises en œuvre"
"Même en prenant en compte l'emprunt national, sur les 400 millions d'euros qui paraissent nécessaires pour mener à bien le projet, seulement 160 millions sont actuellement financés" assure-t-elle mais jugé explosif, ce document de la mission Tessier sur la numérisation du patrimoine des bibliothèques, pourtant remis le 12 janvier dernier au ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, avait du mal à sortir ...
Or, pour la commission sénatoriale, "le développement du livre numérique sera un phénomène massif". D’où la crainte de voir les éditeurs contraints à se brader car, dit encore le rapport "le principal enjeu pour les éditeurs est de ne pas se trouver dans l'obligation de vendre leurs livres numériques à un prix très bas à un libraire numérique en situation de quasi-monopole".
Toutefois, la commission observe que "de nouveaux acteurs doivent prochainement entrer sur le marché (citant notamment Google et Apple), ce qui devrait rendre le rapport de forces plus favorable aux éditeurs" et du coup elle estime donc que la proposition de la mission Tessier d'instaurer une "entité coopérative réunissant les bibliothèques publiques patrimoniales et les éditeurs" pour "permettre au lecteur d'accéder d'un coup à une offre aussi large que possible" se doit d’être "la principale priorité de la politique du livre". A suivre … Mais le petit milieu du livre ne restera pas les bras ballants …
Photo: Un technicien en pleine numérisation d'un livre/REUTERS