Près de deux ans après la publication de son Journal rédigé entre 1942 et 1944, le Mémorial de la Shoah a choisi de revenir sur le destin tragique d’Hélène Berr, jeune parisienne déportée à Auschwitz en 1944. Débordant le cadre strict du journal et de la personnalité d’Hélène Berr, cette exposition s’élargit au contexte de l’Occupation et aborde plus largement la persécution des Juifs en France.
Agrégative d’anglais, Hélène Berr a 20 ans lorsqu’elle commence à écrire son journal. L’année 1942 et les lois antijuives de Vichy vont petit à petit faire basculer sa vie. Jusqu’en mars 1944, date de son arrestation, elle tiendra son journal au jour le jour. Déportée à Auschwitz avec ses parents, elle meurt en 1945 à Bergen-Belsen, quelques jours avant la libération du camp. Ce texte d’une qualité littéraire exceptionnelle, témoignage subtil de ce que fut la France et le Paris de l’Occupation, révèle un réel pressentiment de l’inéluctable, comme l’évoquent les dernières lignes de son Journal : Horror,
Horror, Horror…
D’une écriture bouleversante, ce texte mêle l’expérience quotidienne de l’insoutenable et le monde rêvé des lettres, alternant à chaque instant entre l’espoir et le désespoir.
À propos du port de l’étoile jaune, Hélène écrit : « Mon Dieu, je ne croyais pas que ce serait si dur. J’ai eu beaucoup de courage toute la journée. J’ai porté la tête haute, et j’ai si bien regardé les gens en face qu’ils détournaient les yeux. Mais c’est dur.
D’ailleurs, la majorité des gens ne regardent pas. Le plus pénible c’est de rencontrer d’autres gens qui l’ont ».
Soixante ans durant, le manuscrit du Journal d’Hélène Berr n’a existé que comme un douloureux héritage familial. Un jour de 2002, Mariette Job, nièce d’Hélène, décide d’en confier le manuscrit au Mémorial de la Shoah. Paru aux éditions Tallandier en janvier 2008, il rencontre dès sa publication un immense succès.
Par cette exposition, le Mémorial de la Shoah offre au public l’occasion de découvrir de nombreuses archives familiales déposées au Centre de documentation juive contemporaine ainsi que l’original du manuscrit de ce journal confié au Mémorial.
BENJAMIN FONDANE
Poète, essayiste, cinéaste et philosophe
Roumanie – Paris – Auschwitz, 1898-1944
Jusqu’au 31 janvier 2010
Le Mémorial de la Shoah, en partenariat avec la Société d’études Benjamin Fondane et avec le soutien de l’Institut culturel roumain de Paris, consacre une exposition à l’œuvre méconnue de Benjamin Fondane, poète, philosophe, cinéaste et critique juif d’origine roumaine, qui s’établit à Paris en 1923 à l’âge de 25 ans. Proche des mouvements de l’avant-garde mais restant à l’écart des groupes et des écoles, il a développé une œuvre originale et multiforme. Cette œuvre essentielle, défense passionnée de l’individu face aux puissances de la raison et de l’histoire, est brutalement interrompue par sa déportation à Auschwitz en 1944.
Suite pour le Net
Soixante-cinq ans plus tard, il s‘agit, par le biais de cette exposition qui présente des photos, lettres, poèmes et correspondances du poète et philosophe roumain avec les grands figures intellectuelles de l’époque, ainsi que des œuvres de Man Ray, de Brauner et de Brancusi, de faire découvrir l’œuvre révoltée de Benjamin Fondane.
Un cycle de conférences, films, lecture et rencontres complète l’exposition : projection du film Rapt de Dimitri Kirsanoff, adapté par Benjamin Fondane d’après un roman de Ramuz ; lecture de ses poèmes par Daniel Mesguich ; tables rondes autour de son œuvre poétique, théâtrale, philosophique et politique ; mais aussi autour de la vie juive en Roumanie avant la Shoah ainsi qu’autour des avant-gardes à Bucarest et à Paris dans l’entre-deux-guerres.
Mémorial de la Shoah
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