Dans cet ouvrage de 280 pages décrit par son entourage comme étant "à la fois politique et personnel", le président de l'UMP livre les clefs de sa soif de conquête "des plus hautes responsabilités" et son avis sur les réformes à conduire.
Avec cette publication à 10 mois de l'élection présidentielle, "on entre dans la phase de pré-campagne", estime le député UMP Dominique Paillé, proche de Nicolas Sarkozy.
"Nous sommes en période estivale. La disponibilité de nos concitoyens est assez grande", a-t-il dit à Reuters. "Il faut saisir ce moment-là pour démontrer la consistance du candidat Sarkozy et leur montrer qu'il les emmène sur un chemin balisé, que c'est un être humain qui réfléchit et qui est en mesure de leur assurer un avenir raisonnable et solide."
L'autre raison d'être du livre est de conforter au sein de l'UMP son statut de "candidat naturel", à six mois d'un congrès d'investiture prévu le 14 janvier, affirme Dominique Paillé.
"Ça oblige ses adversaires, s'il y en a, à sortir du bois", souligne le député UMP, qui ne croit cependant pas que Nicolas Sarkozy puisse être désormais contesté dans son propre parti.
"En publiant ce livre, il donne de la consistance à sa démarche. Il est en train d'écarter les éventuelles velléités", estime-t-il. "Il met ses éventuels challengers au pied du mur et, comme aucun ne peut relever aujourd'hui le défi, il assoit sa légitimité de candidat naturel au sein de l'UMP."
Les fidèles de Jacques Chirac entretiennent le suspense sur la possibilité pour le chef de l'Etat de se représenter.
Suspense alimenté par le président lui-même, qui a déclaré le 14 juillet qu'il donnerait sa réponse "au premier trimestre" 2007 et averti que l'investiture d'un candidat par l'UMP n'influencerait "en aucun cas" sa décision.
Pour Dominique Paillé, la position de Jacques Chirac est avant tout "tactique" : "Il a tenu ces propos uniquement parce qu'il ne veut pas être exclu du jeu politique tout de suite."
"Deuxièmement - et c'est une petite divergence que j'ai avec Nicolas Sarkozy - je pense que jusqu'au bout Jacques Chirac ne fera rien pour aider le candidat naturel de l'UMP", ajoute-t-il. "En se réservant la possibilité d'annoncer après le 13 ou le 14 janvier sa position réelle face à un troisième mandat, il fait planer une incertitude qui pèse comme une petite hypothèque."
"Cela étant, quand Nicolas Sarkozy aura été désigné massivement par l'UMP, je ne vois pas ce que Jacques Chirac pourra faire d'autre que d'annoncer qu'il ne sera pas candidat, sinon il risquerait d'être celui qui a suicidé son camp et pratiqué la politique de la terre brûlée", estime le député.