Un programme national d'action sur ce sujet a en effet été mis en place en début d'année, en même temps qu'était créée une direction de la répression des fraudes au sein de l'assurance maladie.
Le phénomène reste toutefois marginal : le montant global des fraudes représente moins d'un millième des dépenses totales de la Cnam, qui se sont élevées à 110 milliards d'euros en 2005. Leur détection a permis de réaliser 87 millions d'euros d'économie.
La Cnam a ciblé en 2006 sa lutte sur trois domaines prioritaires: arrêts de travail abusifs (22 millions d'euros de fraudes détectés), dépenses indûment prises en charge à 100% au titre des affections de longue durée (20 millions d'euros) et contrôle des tarifs pratiqués par les établissements (35 millions d'euros).
Dorénavant, "tous les assurés ayant un arrêt maladie de plus de deux mois sont systématiquement contrôlés", a souligné la Cnam. Les actions de contrôle de la chirurgie esthétique ont révélé dix millions d'euros d'actes qui n'auraient pas dû être pris en charge, car l'assurance maladie ne rembourse que la chirurgie "réparatrice", et non celle de confort esthétique.
Les abus et fraudes de prescriptions de médicaments relevés se sont élevés à 7 millions d'euros. L'assurance maladie a notamment contrôlé plus de 4.000 assurés dits "mégaconsommants", c'est-à-dire qui ont une très forte consommation de médicaments, et engagé à leur encontre 49 procédures pénales (falsification ou vol d'ordonnance).
La Cnam a également recensé 23 millions d'euros d'abus relevés par des actions de contrôle ponctuelles des caisses primaires au plan local. Enfin, les facturations frauduleuses d'actes de biologie médicale, et la fraude en bande organisée ont porté sur 2,5 millions d'euros.