Ces violences politiques doublées de vieilles rivalités tribales font craindre au quotidien Daily Nation que le Kenya soit "au bord de la liquéfaction complète".
Mardi, la police était déployée en force et les rues étaient plus calmes mais des violences ont de nouveau éclaté dans les bidonvilles à la nuit tombée.
La France a exprimé sa consternation face aux violences. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères appelle tous les leaders politiques à contribuer au retour au calme.
Le gouvernement français dit par ailleurs partager les doutes exprimés par l'Union européenne quant à la régularité du scrutin de jeudi dernier.
Washington a dans un premier temps félicité Kibaki, avant d'infléchir sa position et d'exprimer ses "préoccupations face à des irrégularités".
Le président du Ghana, John Kufuor, qui assure la présidence de l'Union africaine (UA), doit se rendre au Kenya mercredi pour rencontrer Kibaki et discuter "de la situation actuelle", a fait savoir un porte-parole de l'organisation.
La police a fait état dans la soirée d'un bilan de 170 morts. Les journalistes de Reuters évaluaient le nombre de victimes à environ 250.
Plusieurs pays, dont la France, ont déconseillé à leurs ressortissants de se rendre au Kenya auquel le tourisme rapporte 800 millions de dollars par an.
Odinga, qui revendique la victoire à l'élection présidentielle, a invité ses partisans à se rassembler jeudi dans un parc du centre de Nairobi mais la police a annoncé l'interdiction de ce rassemblement.