L'UE et Interpol, en partenariat avec les autorités libyennes, lancent une étape décisive d'un projet de 2,2 millions d'euros financé par l'instrument de stabilité de l'UE et visant à réaliser des progrès tangibles dans la sécurité des frontières libyennes et à contribuer à la réforme du secteur de la sécurité. Pour la première fois, les autorités libyennes chargées du contrôle des frontières auront la possibilité de consulter directement les banques de données d'Interpol et d'accéder au réseau Interpol pour repérer des passeports volés ou perdus et contribuer à l'identification des personnes recherchées, y compris des terroristes présumés ou des criminels opérant à l'échelle internationale. La banque de données d'Interpol concernant les documents de voyage volés ou perdus contient quelque 36 millions de documents auxquels ont accès 166 pays; elle est consultée plus de 50 millions de fois par mois par les services répressifs du monde entier.
La Haute Représentante Catherine Ashton a déclaré : "Ce programme UE/INTERPOL est un excellent exemple du soutien matériel que l'UE propose à la Libye. Il répond en temps réel à des besoins concrets, propose une expertise de niveau mondial et offre des avantages tangibles aux deux parties".
Le projet se compose de trois volets:
• le renforcement du bureau central national (BCN) d'Interpol libyen et de son réseau, qui couvre notamment les services centraux chargés de la lutte contre la drogue, de la sécurité des frontières et de la migration, ainsi que les principaux points de franchissement des frontières libyennes que sont les aéroports internationaux, les ports maritimes et les principaux points de passage terrestres avec la Tunisie et l'Égypte;
• le renforcement de la capacité d'analyse criminelle de la direction de la police judiciaire du ministère de l'Intérieur;
• une étude stratégique de la criminalité transnationale organisée et des menaces terroristes en Libye.
Le projet, qui a démarré en septembre dernier, bénéficie du soutien total du gouvernement libyen et ouvre la voie à une coopération importante dans le domaine de la réforme du secteur de la sécurité et de la sécurité des frontières. En parallèle, l'UE est activement engagée à déployer rapidement une mission d'assistance à la gestion des frontières dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC). Les premiers membres de cette mission rencontreront les autorités libyennes au cours de la seconde moitié de ce mois, pour ensuite établir progressivement les bases de son action. Le lancement de la mission est prévu pour juin 2013.
La coopération UE-Libye dans le domaine de la sécurité et de la réaction aux crises doit être vue dans le contexte plus large de l'action de l'UE en ce qui concerne le secteur de la sécurité, qui prévoit également la mise en place d'un centre de crise, la protection de la population libyenne par l'élimination des munitions non explosées – y compris les activités de déminage – ainsi que des mesures pour la récupération et la gestion des stocks d'armes. En janvier, l'UE a également entamé la mise en œuvre d'un programme de 10 millions d'euros destiné à contribuer à la réforme de la police et de la justice.