pourtant, cinq jeunes docteurs de l’UPMC, sous la direction du Docteur Jean-Pol Tassin, Directeur de
recherche à l’Inserm, viennent de prouver que la nicotine seule ne suffit pas à déclencher de
dépendance chez la souris. D’autres composés du tabac, les inhibiteurs de monoamine oxydase
(ou IMAO), s’avèrent indispensables pour en révéler le pouvoir addictif. « En fait, nous avons montré
qu’un récepteur (le récepteur 5-HT1A) protége l’animal des effets de la nicotine et que les IMAO
permettent de lever cette protection » expliquent Christophe Lanteri et Sandra Hernandez.
« 80% des utilisateurs de patchs à la nicotine recommencent à fumer ». Cette découverte pourrait
expliquer pourquoi les substituts à la nicotine, utilisés dans le sevrage tabagique, sont inefficaces à
long terme. Chez les candidats à l’arrêt du tabac, les chewing-gums et les patchs sont efficaces au
début du traitement, tant que les effets des IMAO persistent. Mais, au bout de quelques semaines
de sevrage, le récepteur 5-HT1A redevient fonctionnel et la nicotine seule ne suffit plus combler le
manque chez le patient. « On peut espérer que ces nouveaux résultats permettront l’élaboration de
traitements plus efficaces » affirment les deux chercheurs. Ce travail a été réalisé au sein d’une
équipe de recherche du CNRS au Collège de France en collaboration avec une équipe du centre
de recherche Saint-Antoine (INSERM/UPMC).
Cette découverte est publiée dans le Journal of Neurosciences