Publiée lundi dans le bulletin de la Mutualité française, elle montre que "le nombre d'étudiants ne disposant pas d'une complémentaire santé est en hausse": quelque 13% des étudiants n'en disposent pas, contre 7% en 2002 et 10% pour l'ensemble de la population.
Selon l'étude, ces étudiants renoncent à se doter d'une complémentaire à cause principalement de son coût, 39% des sondés la jugeant "trop chère". Autre raison invoquée: 16% des femmes et 29% des hommes estiment "inutile" la souscription à un contrat.
L'absence de mutuelle a des répercussions sur la consommation de soins des étudiants. Quelque 90,4% des personnes interrogées disposant d'une complémentaire ont ainsi consulté au moins une fois un médecin généraliste au cours des douze derniers mois, contre 81,3% des étudiants dépourvus d'une complémentaire.
De même, 48,9% des étudiants ayant une complémentaire ont consulté un chirurgien-dentiste, contre 38,6% pour les autres.
Autre fait notable, parmi les spécialistes, les "psys" sont de plus en plus souvent cités: 5,2% des étudiants sont ainsi allés voir un psychologue et 5% un psychiatre, contre 1,9% en 2002.
Cette évolution des pratiques est corroborée par le nombre d'étudiants (62%) qui affirment ne pas s'être "sentis en forme, souvent ou de temps en temps, au cours des douze derniers mois".
Plus de la moitié des étudiants font ainsi part de leur "tension", voire de leur "agressivité" et 45% évoquent des "difficultés de concentration".
Plus inquiétant encore, 15% des étudiants admettent avoir des "idées suicidaires" et 5% ont déjà tenté de mettre fin à leurs jours.
Enfin, si la baisse du tabagisme chez les étudiants semble avérée, selon l'étude, avec 21,8% de fumeurs réguliers en 2005 contre 31,8% en 2002, la LMDE pointe une hausse de la consommation d'alcool.
"Seuls 17% des étudiants déclarent ne jamais boire d'alcool (15% des hommes, 19% des femmes), alors qu'en 2004, l'Observatoire de la vie étudiante indiquait que 29% des filles et 20% des garçons ne buvaient jamais", relève la Mutuelle.
Selon cette étude, "les trois quarts des étudiants consomment au moins une fois par semaine ou à une fréquence moindre". Parmi les boissons les plus fréquemment consommées figurent sans surprise la bière, le vin et les alcools forts. Mais l'enquête note également le succès croissant des "premix", des mélanges d'alcool fort et de soda.