En utilisant un modèle murin pour caractériser la dynamique de la réponse immune au BCG dans la vessie, une étude réalisée par Claire Biot dans l’équipe de Matthew Albert*, responsable de l’unité d’Immunobiologie des cellules dendritiques (Institut Pasteur/Inserm/Université Paris Descartes), a montré qu’une simple injection sous-cutanée du BCG préalablement au protocole standard de la « BCG thérapie » améliore la réponse anti-tumorale. Les cellules immunitaires sont ainsi opérationnelles en grand nombre dès la première instillation de BCG dans la vessie.
A la lumière de ces résultats obtenus chez la souris, les chercheurs se sont demandé si les patients vaccinés dans leur enfance par le BCG répondaient mieux au traitement standard. A l’aide d’une étude réalisée par l’université de Berne, ils ont comparé les réponses au traitement de deux types de patients : ceux qui sont vaccinés et répondent toujours positivement au test anti-tuberculinique, preuve que la vaccination est toujours effective. Et ceux dont la vaccination n’est plus active. Ils ont ainsi pu constater que sur une période de cinq ans, 80% des patients positifs survivaient sans récidive contre seulement 45% des patients qui avaient été testés négativement au BCG. Un résultat qui corrobore les données obtenues expérimentalement sur le modèle murin.
Ces données encourageantes suggèrent qu’une simple injection intradermique de BCG préalablement au protocole standard pourrait améliorer la réponse au traitement. Cette nouvelle stratégie thérapeutique devrait très prochainement faire l’objet d’une étude clinique afin d’être validée et de proposer une meilleure prise en charge des patients.
Ces travaux ont pu être réalisés grâce au soutien financier de La Ligue contre le cancer et de l’Institut national du cancer, et grâce à la générosité de la Caisse de retraite et de prévoyance des clercs et employés de notaires et de la Swiss National Foundation.
* Matthew Albert est directeur de recherche Inserm et professeur à l’Institut Pasteur. Il dirige le département d’Immunologie à l’Institut Pasteur ainsi que l’unité d'Immunobiologie des cellules dendritiques (unité mixte 818 Institut Pasteur/Inserm) et est rattaché à l’université Paris Descartes.
Dans son équipe, Claire Biot est chercheur à Mines ParisTech, détachée dans l’unité de Matthew Albert.
Pre-existing BCG-Specific T Cells Improve Intravesical Immunotherapy for Bladder Cancer, Science Translational Medicine, en ligne le 6 juin 2012
Claire Biot1,2,3, Cyrill A. Rentsch1,2,4*, Joel R. Gsponer1,2,4*, Frédéric D. Birkhäuser5, Hélène Jusforgues-Saklani1,2, Fabrice Lemaître6,7, Charlotte Auriau1,2, Alexander Bachmann5, Philippe Bousso6,7, Caroline Demangel8, Lucie Peduto9, George N. Thalmann5, Matthew L. Albert1,2,10
1 Unité d’Immunobiologie des Cellules Dendritiques, Department of Immunology, Institut Pasteur, F-75724 Paris, France.
2 INSERM U818, F-75654 Paris, France.
3 Mines ParisTech, F-75272 Paris, France.
4 Department of Urology, University Hospital of Basel, CH-4031 Basel, Switzerland.
5 Department of Urology, University of Bern, Inselspital, CH-3010 Bern, Switzerland.
6 Unité des Dynamique des Réponses Immunes, Department of Immunology, Institut Pasteur, F-75724 Paris, France.
7 INSERM U668, F-75654 Paris, France.
8 Unité d’Immunobiologie de l’Infection, Department of Immunology, Institut Pasteur, F-75724 Paris, France.
9 Unité de Développement des Tissus Lymphoïdes, Department of Immunology, Institut Pasteur, F-75724 Paris, France.
10 Université Paris Descartes, F-75270 Paris, France.
* These authors contributed equally to this work.