Madame le Garde des Sceaux,
Monsieur le Ministre des Relations avec le Parlement,
Mes chers collègues,
C’est un moment grave de notre vie démocratique. Le sujet est d’une extrême sensibilité. La Constitution est le lien indestructible entre la France et les Français. C’est elle qui permet aux Françaises et aux Français de faire vivre la France. C’est la chance pour les Français d’être à la fois, héritiers et bâtisseurs de la France.
Toucher au marbre de la Constitution n’est jamais un acte anodin.
Notre débat ne saurait être ramené à une suite d’améliorations d’articles de la Constitution. L’objet de notre débat c’est la Constitution, mais le sujet de notre pensée, c’est la France.
Nous connaissons tous les mérites de notre Constitution.
La Constitution du 4 octobre 1958 a marqué une rupture salutaire dans notre histoire constitutionnelle.
Elle a fait la synthèse entre un régime parlementaire, symbole de démocratie moderne et l’existence d’un exécutif fort, gage d’efficacité et d’unité.
Si une très large majorité de Français est attachée à la Vème République, c’est qu’ils ont pu apprécier ses mérites. Elle a permis, pendant 50 ans, de garantir la stabilité, de préserver la démocratie lors des grandes épreuves, de rendre possible l’alternance, d’accompagner la construction européenne et la décentralisation, de traverser les cohabitations.
Au fil des ans, les Français se sont appropriés ces institutions, qui ne sont ni de droite ni de gauche. La Vème république est ainsi devenue le patrimoine commun de la Nation, voilà pourquoi nous sommes si nombreux à y être attachés ».
L’ancien Premier ministre est intervenu mardi dernier au Sénat, dans le cadre de la discussion générale sur le projet de loi constitutionnelle portant modernisation des institutions de la Vème République pour apporter son soutien à la réforme et pour réaffirmer son attachement aux grands principes de notre Constitution.