La forme que prendrait une telle coopération n'est pas claire cependant, ni sa capacité à éviter le recours à l'armée.
M. Babacan, le ministre turc des affaires étrangères, a déclaré que la Turquie avait tout intérêt dans la stabilité et l'unité de son voisin irakien. Il a cependant ajouté que son pays attendait que l'Irak fasse sa part dans le contrôle des séparatistes kurdes, dont le parti est connu sous le sigle PKK. La dernière des attaques du PKK en Turquie a fait 12 morts dans les rangs turcs et provoqué une montée de la tension entre la Turquie, l'Iran et les USA.
C'est à la suite de ce dernier incident que des bruits relatifs à de possibles incursions turques en Irak ont vu le jour, un pas autorisé la semaine dernière par un vote du parlement turc.
Les Etats-Unis s'opposent fortement à un tel geste comme contraire à la paix dans la région, l'une des rares zones stables dans le conflit qui a déchiré l'Irak.
Selon l'agence Reuters l'Irak devrait réduire la liberté de mouvement du PKK et contrôler ses financements. M Hoshyar Zebari, homologue irakien de M Babacan a déclaré "J'ai assuré au ministre (M Babacan) que le gouvernement irakien aiderait activement la Turquie à vaincre cette menace. Nous ne permettrons à aucun parti, PPK compris, de dégrader les relations entre nos deux pays."
Les responsables turcs ont eu une attitude mélangée sur la possibilité d'une offensive militaire, disant qu'ils useraient encore des moyens diplomatiques disponibles avant d'envoyer des troupes sur la frontière, mais assurant que ses soldats sont prêts pour une action militaire. Lundi, un porte-parole du gouvernement turc, Cemil Cicek, après une réunion de cabinet, a clairement signifié "Nous n'avons pas fait signer cette motion pour la mettre au placard" en parlant de l'autorisation d'actions militaires votée par le parlement turc.