D’après Équité et qualité dans l’éducation – Comment soutenir les élèves et les établissements défavorisés, apporter de l’aide à ceux qui en ont le plus besoin permettrait de réduire l’échec scolaire, de stimuler la croissance économique et contribuerait à bâtir une société plus juste.
Aujourd’hui, de nombreux élèves ne maîtrisent pas les compétences élémentaires, et un élève sur cinq en moyenne dans l’OCDE abandonne l’école avant d’avoir fini ses études secondaires. Le taux d’abandon va de 2 % en Corée à 58 % en Turquie pour les 25-34 ans. En Espagne, en Grèce, en Italie, en Islande, au Mexique et au Portugal, il est de 25 % ou plus. L’OCDE estime qu’en abandonnant l’école aussi tôt, ces jeunes n’ont pas le temps d’acquérir les compétences dont ils auront besoin dans le monde du travail actuel.
Les élèves qui viennent de familles défavorisées ou immigrées, ou qui ont des parents peu instruits encourent plus de risques d’avoir des résultats médiocres ou de quitter l’école sans diplôme. Ils sont également plus susceptibles de fréquenter des établissements moins bien dotés et leurs parents n’ont généralement pas les moyens de leur offrir des cours particuliers.
Le rapport présente cinq recommandations pour améliorer l’équité dans les systèmes éducatifs afin d’aider les élèves désavantagés :
· Supprimer le redoublement, qui est coûteux et inefficace. En Belgique, en Espagne, aux Pays-Bas et au Portugal, les coûts directs du redoublement représentent près de 10 % des dépenses annuelles dans l’enseignement primaire et secondaire. L’amélioration des résultats scolaires est par ailleurs modeste et de courte durée.
· Éviter l’orientation précoce, qui pénalise les élèves placés dans des filières moins sélectives, sans pour autant améliorer les résultats d’ensemble.
· Gérer le choix de l'établissement afin d’éviter la ségrégation. Au cours des 25 dernières années, plus des deux tiers des pays de l'OCDE ont décidé de donner plus de liberté aux parents pour inscrire leurs enfants dans l’établissement de leur choix, notamment par le biais d’établissements privés subventionnés. Des incitations financières pourraient encourager les meilleures écoles à accueillir des élèves défavorisés.
· Allouer les financements en fonction des besoins des élèves et investir au stade de la petite enfance. La plupart des pays de l'OCDE ne dépensent pas assez dans les services d’accueil et d’éducation des jeunes enfants (l’investissement dans l’enseignement supérieur est presque deux fois et demie plus élevé). Il faut non seulement cibler les dépenses sur les élèves et les établissements défavorisés, mais il peut aussi être utile de renforcer l’autonomie et la responsabilisation de ces derniers.
· Encourager les élèves à terminer leurs études en améliorant la qualité des programmes d’enseignement secondaire professionnel, notamment les formations en alternance, et en accordant une valeur équivalente aux différentes filières du secondaire.
Pour aider les établissements défavorisés, l’OCDE propose cinq autres recommandations et juge essentiel de mieux soutenir les équipes de direction et les enseignants, notamment à travers la formation et le tutorat, ainsi qu’en améliorant les conditions de travail et les mesures incitatives en vue d’attirer et de retenir les meilleurs éléments. Dans ces écoles, il est également particulièrement important de créer des liens avec les parents, grâce à une meilleure communication et à des attentes précises, afin que les établissements scolaires et les parents puissent unir leurs efforts.