La perte de l’audition et le décrochage social.
Fait aujourd’hui indéniable, perdre en acuité auditive c'est perdre en qualité de relation aux autres. La perte des capacités auditives induit un repli sur soi agissant comme une fermeture aux autres. Ne plus comprendre l’autre modifie également les comportements et notamment du fait de moins pouvoir compter sur la fonction d’alerte, la personne est alors sur ses gardes et un mécanisme de méfiance s’installe. Une agressivité marque le nouveau relationnel. Peu à peu, la personne s’enferme dans ce fonctionnement et s’exclut peu à peu des conversations, des vies de groupe, de la TV, de la radio pour entrer dans un silence intérieur modifiant la plasticité cérébrale et pouvant accélérer le processus de vieillissement neuronal par manque de stimulation. Un frein majeur existe pour mettre en place des solutions et conserver une qualité de vie sociale : le déni.
La perte de l’audition : le déni comme mécanisme de protection à une douleur morale.
Bien souvent, ce déni est expliqué par un excès de coquetterie dans notre ère du jeunisme et dans une société où l’apparence compte. Et si ce déni était à définir par son mécanisme psychologique de protection face à une réalité qui fait mal ? Car au cœur, il y a l’être. La perte de l’audition, longtemps associée aux « vieux », est pour nombre d'individus un signe de dégradation physique. Le retour en arrière est impossible. Cette dégradation physique fait mal psychiquement. Un mécanisme de protection se met en place et agit comme un anesthésiant émotionnel, permettant d’éviter d’affronter la réalité. Ce d’autant qu’elle peut réveiller ou accentuer une peur archaïque chez l’humain, la peur de la mort.
Dans la mesure où « l’audition, nous sommes tous concernés » à un moment ou à un autre de notre vie, personnellement ou dans la relation à un parent, à un proche, à un collègue, la société est toute entière concernée. Le jeudi 14 mars 2013, mobilisons-nous tous pour ne pas enfermer nos proches, nos amis, nos collègues dans un non-dit dangereux individuellement et collectivement.