« La demande de migration de travail reprendra », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, en présentant le rapport à Bruxelles, accompagné de László Andor, Commissaire Européen chargé de l’Emploi, des Affaires Sociales et de l’Intégration, ainsi que Cecilia Malmström, Commissaire Européen aux Affaires Intérieures. « La mondialisation et le vieillissement des populations nous en donnent la certitude. Les pouvoirs publics doivent faire plus pour développer des filières légales de migration de travail et favoriser une meilleure utilisation des compétences des immigrés ».
La baisse des flux migratoires a coïncidé avec une diminution des débouchés. Les jeunes immigrés ont été particulièrement frappés par les pertes d’emploi, de même que les travailleurs du bâtiment, de la finance et du commerce de détail. En revanche, l’emploi des immigrés a augmenté dans les secteurs de l’éducation, de la santé, des soins de longue durée aux personnes et des services domestiques. Un plus grand nombre de femmes immigrées sont également venues rejoindre la population active pour compenser les pertes d’emploi chez leurs homologues de sexe masculin, d’après le rapport.
Dans la plupart des pays de l’OCDE, les migrants ont aussi légèrement plus de chances que les autochtones de créer une entreprise, nous dit le rapport. Les entreprises créées par des immigrés créent un nombre d’emplois significatif. Donc, les pouvoirs publics doivent supprimer les obstacles entravant particulièrement la création et le développement d’entreprises par des immigrés pour aider à stimuler la création d’emplois.
Le nombre de personnes venues de l’étranger dans les pays de l’OCDE pour y suivre des études continue d’augmenter. Il a atteint 2.3 millions en 2008 (année la plus récente pour laquelle on dispose de chiffres) et augmente de 5 % par an. Près d’un étudiant sur cinq est originaire de Chine, soit un total de 410 000 individus. En moyenne, sur l’ensemble de l’OCDE, environ un étudiant sur quatre restera dans son pays d’accueil, cette population constituant ainsi une importante source de main-d’œuvre qualifiée.
Les migrations au départ de la Chine représentent environ 9 % de l’ensemble des flux d’entrées. Viennent ensuite la Roumanie (5 %), l’Inde (4.5 %) et la Pologne (4%).
Le rapport formule quatre recommandations essentielles pour aider les pouvoirs publics à gérer les flux migratoires :
· porter les faits à l’attention du grand public. Les immigrés sont pour la plupart bien intégrés dans les économies et les sociétés. Affirmer le contraire compromet l’égalité des chances des migrants et de leurs enfants
· élargir la coopération entre l’OCDE et les pays d’origine de même qu’entre les gouvernements et les employeurs. Il s’agit de contribuer à l’amélioration du recrutement de migrants légaux, à la réduction des flux d’immigrants clandestins et à la stimulation du développement économique des pays en développement
· renforcer les programmes d’intégration. L’intégration doit être vue comme un investissement à long terme, et non comme un coût immédiat. Trop souvent, on a laissé se constituer des concentrations géographiques excessives d’immigrés défavorisés et peu instruits, ce qui a des effets dévastateurs sur le cadre scolaire et les résultats de l’enseignement
· donner à chacun une chance de réussir. Il conviendrait de faciliter la naturalisation et de l’encourager pour garantir l’égalité des droits pour tous.