Les chiffres y sont inquiétants : fin 2005, les quelque 30 000 médecins hospitaliers avaient déjà « épargné » 1 million de jours, soit presque autant (1,225 million de jours) que les infirmiers et autres cadres, douze fois plus nombreux !
Dans les trois ou quatre ans, en effet, les médecins commenceront à utiliser leur cagnotte, notamment pour partir à la retraite plus tôt, comme la loi les y autorise. Personne n'est capable de dire comment fonctionneront, alors, les hôpitaux publics. Et les solutions doivent répondre à plusieurs questions.
Premier problème : apurer le passé. « En gros, doit-on payer certains jours accumulés ? » soupire un conseiller ministériel, persuadé qu'une partie des médecins accepteraient de rendre une partie de leurs RTT si on les rémunérait correctement. Les spécialistes touchés par les pénuries (anesthésistes, radiologues...) seraient alors mieux placés que d'autres pour négocier.
Ceux qui attendaient un paiement intégral des heures sup risquent, en revanche, d'être déçus. « Cela reviendrait à récompenser les hôpitaux les moins bien organisés », se justifie notre expert. Là encore, les situations devraient donc plutôt se régler au cas par cas.
Second souci : éviter que la situation ne continue de s'aggraver. Il semble acquis que la pose des jours de congé sera plus contraignante pour les salariés.