Cependant, dans leur Examen du système de santé de la Suisse, l’OCDE et l’Organisation Mondiale de la Santé avertissent que si le système de santé suisse est actuellement parmi les meilleurs du monde, il devra s’adapter pour faire face à l’augmentation des coûts et à l’augmentation des maladies chroniques telles que le cancer, les maladies cardiovasculaires et le diabète.
L’espérance de vie en Suisse – qui est parmi les plus élevées au monde- et le haut degré de satisfaction des patients confirment la bonne performance du système de santé de la Suisse. Mais celle-ci est obtenue à un coût considérable : la Suisse a dépensé 11.4 % de son PIB pour la santé en 2009, un niveau bien supérieur à la moyenne OCDE de 9.6%.
Maintenir un grand nombre d’hôpitaux contribue à l’augmentation des coûts. Si ce système a bien servi la Suisse dans le passé, il ne permettra pas de soutenir le nombre croissant de patients souffrant de maladies chroniques, qui auront de besoin de soins moins intensifs mais sur une base plus régulière.
L’examen du système suisse recommande de se concentrer davantage sur les soins primaires et la prévention des maladies. Aujourd’hui, environ 2.3% des dépenses totales de santé sont consacrés à la prévention des maladies et la promotion de la santé. Adopter une loi fédérale sur la prévention, qui assigne clairement les responsabilités et assure la capacité financière de promouvoir des styles de vie plus sains dans le pays serait bienvenue.
Les gouvernements et les assureurs devraient encourager les différents prestataires à coordonner leurs efforts, par le développement de modes de paiements innovants et du dossier médical personnel, susceptibles d’améliorer la pertinence des diagnostics et réduire la redondance des examens.
Planifier dès maintenant les besoins futurs en personnels de santé permettrait d’assurer que la Suisse soit dotée de manière adéquate afin de répondre à la demande croissante et aux changements dans les types de soins dont les patients auront besoin. Une telle approche implique de former plus de personnels de santé, attirer et fidéliser les professionnels de santé tels que les infirmiers/ères, encourager plus de médecins à devenir généralistes, et améliorer la gestion des ressources humaines dans les hôpitaux.
Des efforts supplémentaires doivent être accomplis pour collecter une information résultats en matière de santé, afin que la Suisse puisse identifier les risques les plus significatifs pour la santé et les populations qui y sont exposées. A présent, la Suisse rend compte de la qualité des soins dans les hôpitaux. Ceci devrait être étendu à l’ensemble du système de sorte que les patients, les assureurs et les gouvernements puissent faire des choix mieux informés.
· Les autres recommandations de l’OCDE et de l’OMS pour améliorer l’efficience du système suisse et le préparer aux défis futurs comprennent notamment:
· Évaluer l’efficacité et le rapport coût-efficacité des services de santé ;
· Augmenter le potentiel d’une concurrence basée sur la qualité et l’efficience dans l’assurance maladie, par exemple en permettant aux assureurs de contracter sélectivement avec les prestataires;
· Poursuivre la mise en œuvre d’un financement des hôpitaux basés sur les cas traités (DRG), associée à des clauses de sauvegarde pour éviter un accroissement injustifié des volumes de services et prévenir le subventionnement indésirable des hôpitaux inefficients ;
· Poursuivre les réformes dans le domaine des médicaments, encourager les patients à choisir des médicaments génériques et limiter le rôle des médecins propharmaciens ;
· Surveiller l’impact des coûts liés à la santé sur les budgets des ménages, tels que les paiements directs et les franchises élevées.