Elle émet quatre réserves : l'affectation très lente des dons, le manque, dans certains cas, d'information aux donateurs, mais aussi le financement d'opérations sans lien avec la catastrophe et des imprécisions comptables.
Sur les 32 organismes contrôlés, dont la Croix-Rouge française, le Secours catholique, le Secours populaire, Médecins du monde ou encore Action contre la Faim et Médecins sans frontières, 15 ont reçu un satisfecit.
Les comptes des 17 restants, sans être jugés "non conformes", font cependant l'objet de "réserves" ou "recommandations".
La juridiction exprime en particulier sa "préoccupation" devant l'importance des dons inutilisés fin 2005, notamment pour la Croix-Rouge française (85% des fonds non utilisés) et le Secours catholique (80%), qui totalisent à eux deux près de la moitié des dons (46,4%), tout en notant que des programmes prévus jusqu'en 2010, devraient utiliser tous les fonds.
La Cour note aussi "l'exception de Médecins du monde" qui a informé les donateurs a posteriori que les 3,4 millions d'euros issus des appels à dons faits par courrier ciblés sur le tsunami (sur un total de 11,4 millions de dons), ont été dès le départ affectés à d'autres causes.
"Choisir de ne pas affecter les dons reçus à des actions tsunami sans avoir préalablement consulté les donateurs est une décision lourde de conséquences", estiment, sévères, les magistrats.
D'autres ont financé des opérations "sans rapport direct" avec la catastrophe, le message aux donateurs ou encore l'objet même de l'organisme.
Face au flot de générosité, la cour note que des ONG se sont "senties contraintes d'employer les fonds collectés", et ont parfois cédé à des "dérives par rapport aux objectifs présentés".
Enfin, la cour pointe pour certaines des imprécisions comptables, notamment la remise par le Secours populaire, en septembre 2006, de comptes encore provisoires pour 2005.