Il s’est déjà exprimé dimanche sur CBS : "Il est faux de penser que l'Iran et les Etats-Unis se dirigent vers la guerre. Pourquoi dire cela ? Pourquoi devrions-nous partir en guerre ? Il n'y a pas de guerre en vue".
De telles déclarations ne font pourtant que souligner l’antagonisme croissant depuis deux ans entre l’Iran et les Etats-Unis.
Nul doute que M Ahmadinejad ne souhaite plaider la cause de son pays aujourd’hui en butte à des sanctions économiques liées à ses activités dans le nucléaire.
Alors que M Bush exerce des pressions pour que de nouvelles mesures plus sévères encore frappent l’Iran, le Président Iranien risque de prendre la parole avec un nouveau discours antiaméricain.
Certaines de ses déclarations sont contradictoires : "Quel besoin avons-nous d'une bombe ?", a-t-il demandé sur CBS.
Mais la veille de son départ pour les Etats-Unis, il avait églement affirmé que ni la "guerre psychologique" ni les sanctions économiques n'arrêteraient "la marche de l'Iran vers le progrès".
Le crédit donné aux protestations pacifiques d'un dirigeant qui a appelé à la destruction d'Israël et remis en question la réalité de l'Holocauste apparaît bien faible pour M Bush qui aura du mal à se retenir de passer à l’acte avant la fin de son mandat en janvier 2009, alors même que le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a récemment clairement évoqué l'éventualité de l'affrontement armé en cas d'échec de la diplomatie.
Aujourd’hui, dans la diplomatie américaine, l’Iran représente "l’axe du mal", armant les chiites en Irak, aidant les Talibans en Irak, soutenant le Hezbollah au Liban, et dernièrement accusé par le commandement américain de fournir aux rebelles des missiles sophistiqués capables d’abattre les appareils américains.
La demande de M Ahmadinejad de déposer une gerbe sue le site du World Trade Center n’a pas calmé les esprits, elle a plutôt été perçue comme une attitude provocante que conciliante.
Cependant, M Bush a toujours exclu le recours à la force dans ses déclarations : "J'ai constamment dit que j'espérais que nous pourrions convaincre le régime iranien d'abandonner son ambition de mettre au point un programme d'armes (nucléaires) et y parvenir de manière pacifique".
Comme en 2006, M. Ahmadinejad a offert à M. Bush un débat public à l'ONU, invitation que la Maison blanche a décliné.
M. Ahmadinejad a dit se rendre à New York avec l'intention d'exposer les "positions du peuple iranien" à des Américains "très désireux" de les connaître.