La Russie a maintenu mardi soir son opposition à des sanctions individuelles
"Nous avons accompli des progrès substantiels sur le champ des sanctions, en ciblant les activités sensibles en termes de prolifération", assure un texte diffusé à l'issue de la rencontre par le ministère français.
Le projet élaboré par les Européens prévoit des sanctions économiques contre l'Iran dans les domaines liés au nucléaire et aux missiles balistiques, ainsi que des sanctions individuelles - interdiction de voyager et gel des avoirs financiers à l'étranger - contre les Iraniens associés à ces activités.
Selon une source diplomatique, la Russie a maintenu mardi soir son opposition à des sanctions individuelles, voulues en particulier par les Américains.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait haussé le ton quelques heures avant la rencontre de Paris, alors que les appels se faisaient plus pressants pour que les Six surmontent leurs divergences.
Il s'est adressé en particulier aux Européens, les avertissant que leurs relations avec Téhéran seraient menacées en cas d "acte d'hostilité" qui mettrait en cause "le droit de la nation iranienne" au nucléaire.
Le sous-secrétaire américain Nicholas Burns, qui représentait les Etats-Unis à la réunion, avait prédit avant la rencontre qu'il n'y aurait pas de "percée" même si elle était "importante".
Les Etats-Unis cherchaient à durcir le texte européen, au moins dans sa formulation, malgré les réticences de la Russie et de la Chine, qui entretiennent d'importants liens commerciaux avec l'Iran.
Les Européens se disent d'autant plus déterminés à faire avancer le dossier à l'ONU qu'ils ont présenté récemment aux Russes, aux Chinois et aux Américains un projet de texte censé prendre en compte "les préoccupations des uns et des autres".
Selon un diplomate français, il s'agit désormais de "préserver la crédibilité du Conseil de sécurité" face à l'Iran.
Plus de trois mois se sont écoulés depuis l'expiration de la date butoir - le 31 août - fixée à l'Iran par la résolution 1696 du Conseil de sécurité pour suspendre l'enrichissement sous peine de sanctions.
Les Six soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire sous le couvert du développement de son programme nucléaire civil.