§ la lutte contre les déserts sanitaires (pour 79% d’entre eux)
§ une meilleure organisation des relations entre la médecine de ville et l’hôpital (pour 76%)
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A l’occasion de l’édition 2012 et alors qu’un nouveau Ministre de la Santé prend tout juste ses fonctions, la Fédération hospitalière de France (FHF) a souhaité connaître l’opinion des médecins sur des thèmes relatifs à l’évolution du système de santé en France, et à l’hôpital public en particulier.
Des médecins peu convaincus par l’évolution de l’hôpital public
Les médecins ont tout d’abord été interrogés sur leur opinion quant à la façon dont évolue l’hôpital public : 28% des médecins interrogés en sont très ou assez satisfaits. Un résultat à mettre en miroir avec les réponses des Français, interrogés il y a quelques semaines sur le même sujet (Baromètre 2012 TNS Sofres « Les Français et l’hôpital »), et qui ont été 45% à se déclarer satisfaits de l’évolution de l’hôpital.
Ce résultat se détériore un peu plus auprès de la principale cible concernée avec 18% des médecins hospitaliers s’en déclarant très ou assez satisfaits, contre 32% qui n’en sont pas du tout satisfaits.
A l’inverse, les médecins généraux libéraux en sont plus satisfaits (41% de très ou assez satisfaits).
Des médecins hospitaliers qui souhaitent une pause dans les réformes
Pour la majorité des médecins hospitaliers (67%), il faut aujourd’hui faire une pause pour réfléchir à de nouvelles réformes (et non les stopper complètement : 8% de citations seulement). Le dernier quart pense quant à lui qu’une nouvelle réforme doit être mise en place rapidement.
Un rôle plus important donné aux associations de patients dans le fonctionnement des hôpitaux publics ne fait pas l’unanimité : moins de la moitié (48%) des médecins hospitaliers sont tout à fait d’accord avec cette proposition, dont 8% tout à fait d’accord (contre 10% de pas d’accord du tout).
Quelles sont les attentes des médecins vis-à-vis du nouveau quinquennat qui débute ?
Deux priorités se dégagent parmi les propositions soumises aux médecins :
§ Selon eux, les deux prochaines priorités du nouveau Ministre de la Santé devront être la lutte contre les déserts sanitaires (pour 79% des médecins) et la meilleure organisation des relations entre la médecine de ville et l’hôpital (pour 76% d’entre eux).
§ La réduction d’actes médicaux injustifiés, le développement des systèmes d’information et de la télémédecine, puis l’encadrement des dépassements d’honoraires arrivent ensuite parmi les chantiers prioritaires sur lesquels le nouveau gouvernement doit se pencher (cités respectivement par 55%, 46% et 43% des médecins).
Dans le détail des réformes proposées, certaines remportent globalement les faveurs des médecins interrogés :
§ l’encadrement des dépassements d’honoraires de manière identique en ville, en clinique et à l’hôpital remporte le plus de suffrages : 81% des médecins y sont favorables (72% parmi les médecins spécialistes libéraux),
§ vient ensuite la création et la gestion des maisons médicales dans les territoires en voie de désertification sanitaire : 77% des médecins y sont favorables (et encore plus parmi les médecins hospitaliers : 85%),
§ et l’exclusion des cliniques privées ne respectant pas les valeurs du service public du financement de l’assurance maladie : 64% des médecins y sont favorables.
Cependant, cette proposition est jugée de manière différenciée selon les médecins interrogés : 74% des médecins hospitaliers y sont favorables contre seulement 51% des médecins spécialistes libéraux.
Les médecins adhèrent également majoritairement aux autres réformes :
§ la suppression des dépassements d’honoraires pour les médecins nouvellement installés dans les zones les plus denses médicalement et l’évolution du mode de rémunération des professionnels libéraux vers davantage de paiement au forfait remportent respectivement 47% et 46% d’opinions favorables. Par contre, près d’un quart des médecins interrogés (23%) n’y sont pas du tout favorables.
§ enfin, concernant la délégation d'actes à des personnels paramédicaux, sous contrôle médical : 52% des médecins interrogés sont favorables à la délégation de certains actes et examens techniques simples et 45% à la délégation dans le cadre du suivi protocolisé de certaines pathologies en consultation. A noter que les médecins hospitaliers sont plus ouverts à ces propositions avec des taux d’opinion favorable de respectivement 64% et 57%.
Pour rappel, 69% des Français trouvent intéressant de donner la possibilité pour les infirmiers ayant suivi une formation complémentaire d'exécuter des gestes médicaux simples afin de pallier à la diminution du nombre de médecins (source Baromètre 2012 TNS Sofres « Les Français et l’hôpital »).
Pour Frédéric Valletoux, le président de la FHF, ces résultats mettent en lumière les principales attentes des médecins quant à l’avenir de l’hôpital. Ils viennent également appuyer les propositions de la fédération à la nouvelle ministre de la Santé, Madame Marisol Touraine, notamment sur la thématique de l’accès aux soins pour lequel la FHF souhaite l’engagement volontariste d’une politique de réduction des inégalités de moyens entre les régions, le développement de maisons médicales, l’encadrement strict des dépassements d’honoraires et la création des réseaux et filières de soins.
Ce sondage a été réalisé du 27 avril au 4 mai 2012 auprès d’un échantillon national de 803 médecins dont : 402 médecins hospitaliers, 201 médecins spécialistes libéraux et 200 médecins généralistes libéraux.