À l’horizon 2050, 70 % de la population mondiale –– c’est-à-dire plus de 5.5 milliards de personnes –– vivront en zone urbaine. Ce boom démographique, conjugué aux menaces du réchauffement climatique, à la cherté de l’énergie et au resserrement des finances publiques, militent fortement en faveur d’une meilleure planification. À partir des exemples de Melbourne, Paris, Portland, Toyama et Vancouver, l’OCDE, dans son nouveau rapport intitulé « Compact City Policies : a comparative assessment », fait valoir que si elles sont appuyées par les politiques appropriées, les villes compactes peuvent contribuer à protéger l’environnement, favoriser la croissance économique régionale et améliorer la qualité de vie.
La présence de terres agricoles au voisinage direct des villes permet de préserver la biodiversité, mais encourage également la consommation d’aliments produits localement, réduit les distances de transport des denrées alimentaires et limite les émissions de gaz à effet de serre. Pour les citoyens, la cherté de l’énergie sera compensée par la réduction des temps de transport, et par un meilleur accès aux transports publics ainsi qu’aux services et aux emplois locaux. Pour les pouvoirs publics à la recherche d’économies, les villes compactes améliorent l’efficience des investissements infrastructurels et permettent de réduire les coûts de maintenance consacrés aux transports, à l’énergie, à l’approvisionnement en eau et à l’élimination des déchets.
« Ce qui fait tout l’intérêt d’une ville compacte, c’est sa capacité à intégrer des objectifs de politique urbaine tels que la viabilité économique et écologique, et l’équité sociale », a souligné M. Rintaro Tamaki, Secrétaire général adjoint de l’OCDE, lors du lancement du rapport.
Notant que l’absence de données comparatives peut empêcher les pouvoirs publics d’agir de façon décisive, le rapport « Compact City Policies : a comparative assessment » expose les pratiques observées dans une trentaine de 30 pays et fournit 18 indicateurs de compacité urbaine propres à aider les pouvoirs publics à comparer leurs résultats et à améliorer leur action.
Le rapport formule également cinq recommandations destinées à faciliter l’élaboration des politiques :
• Veiller à ce que les administrations nationales, régionales et urbaines doivent coopérer entre elles et avec d’autres instances pour définir des objectifs explicites de compacité urbaine qui aideront les citoyens et les investisseurs à adhérer au plan d’urbanisme.
• Encourager la densité, en particulier dans les nouveaux projets d’aménagement, et synchroniser les politiques d’aménagement urbain et rural.
• Rénover les zones bâties, y compris les zones industrielles, commerciales et résidentielles, régénérer les banlieues et promouvoir les transports publics.
• Accroître la diversité de l’utilisation des sols et la qualité de vie en conjuguant utilisation commerciale et résidentielle pour favoriser l’accès à l’emploi et aux services publics, en créant des parcs publics et des espaces verts, et en rendant les aménagements attractifs pour les piétons et les cyclistes.
• Limiter au minimum les effets défavorables de la compacité urbaine en limitant la congestion automobile, en encourageant une offre de logement abordable, en favorisant une décoration urbaine et des espaces publics attractifs, et en verdissant les zones bâties.