Des perspectives économiques moroses
Après un premier semestre 2012 assez neutre, un coup d’arrêt a été porté depuis l’été à la production manufacturière. L’impact de la conjoncture défavorable influe fortement sur les échanges et le commerce extérieur. On observe à la fois un très net ralentissement des échanges, notamment dans les états européens du sud, et une croissance des exportations très freinée au premier semestre, avec un recul marqué des ventes agricoles (- 12,4 %). En revanche, on note une reprise des importations en provenance des Etats-Unis (commandes aéronautiques) et de l’Asie (grand contrat naval).
Le pessimisme des dirigeants plus marqué face à l’avenir économique du secteur
D’après l’étude d’opinion menée en octobre 2012 auprès de 196 patrons de l’économie maritime, le contexte économique morose pèse lourdement sur la perception des dirigeants du secteur. L’optimisme de 2011 a fait place à de nombreuses inquiétudes.
Gil Sandillon, Associé PwC responsable du secteur de la mer, explique : « le moral général des patrons du secteur se dégrade très nettement cette année. En jeu, un contexte anxiogène où la plupart des indicateurs macro économiques se détériorent ».
Les patrons interrogés se déclarent ainsi « pessimistes » quant à la santé économique du secteur pour 59 %. Ils sont même 12 % (+6 points) à se dire « très pessimistes ». Les dirigeants encore « assez optimistes » ne sont plus que 38 % (23 points de moins).
Une gestion prudente qui impacte la politique de recrutement
Cette situation s’explique par une année difficile comme l’attestent les 33 % de dirigeants interrogés, qui indiquent une détérioration de la situation de leur entreprise (+ 20 points).
Cet état de fait a poussé les entreprises à limiter leurs recrutements, voire à diminuer leurs effectifs. En 2012, la proportion de ces dernières a ainsi triplé par rapport à 2011 pour s’établir à 14 % (+ 9 points). Une tendance qui devrait se poursuivre, puisque moins d’un tiers des dirigeants envisage des recrutements pour les six mois à venir.
Une confiance préservée pour 2013, avec des attentes fortes vis-à-vis des pouvoirs publics
En dépit de leurs inquiétudes face à la conjoncture, la moitié des interviewés déclare leur situation stable et plus de la moitié se déclarent optimistes pour les 12 mois à venir. 41 % des dirigeants prévoient ainsi d’investir dans les 6 mois à venir, volonté qui augmente avec la taille de l’entreprise.
Les attentes vis-à-vis des pouvoirs publics restent fortes. La fiscalité du secteur est un enjeu majeur pour 22 % des répondants, suivie par la demande de stabilité juridique et fiscale (14%) et l’assouplissement du droit du travail (20 %).
Des perspectives de développement dans la reconquête des activités industrielles en mer
La construction offshore, un levier de compétitivité pour les entreprises françaises. Le marché de la construction off shore poursuit sa très forte croissance (+ 28 % du nombre d’installations).
Ces installations comptent aujourd’hui pour 40 % des structures totales, derrière les plates-formes fixes (50 %) et les supports flottants (10 %).
Les acteurs français sont ainsi particulièrement bien positionnés sur les activités parapétrolières à haute valeur ajoutée. Notamment au Brésil, sur des champs présalifères et avec le déploiement prochain sur d’autres zones telles que l’Afrique.
La production d’énergies en mer, un atout dans le cadre de la transition énergétique
La France voit émerger une filière industrielle dans les EMR et en particulier dans l’éolien offshore. Son objectif : l’installation de 6GW à horizon 2020 et le lancement en 2012 du premier appel d’offre de 2GW. Elle devrait ainsi rattraper son retard et s’assurer une vraie visibilité sur le marché européen. Un second appel d’offre d’ici fin 2012 devrait permettre de pérenniser les emplois créés jusqu’en 2020.
« Les EMR devraient représenter une part croissante dans le mix énergétique, avec la volonté de l’Europe de devenir leader sur le marché », décrypte Gil Sandillon.
L’objectif affiché : générer un chiffre d’affaires annuel d’environ 10 milliards d’euros (hors maintenance). Le marché des EMR réserve ainsi de réelles opportunités de développement. Mis à part l’éolien offshore, aucune technologie EMR n’est exploitée commercialement à ce jour. Cela constitue un réel potentiel pour de nouveaux entrants innovants.
En appui à ces enjeux sectoriels de nombreux acteurs de l’économie maritime se mobilisent et cherchent à se positionner sur ces segments à forte valeur ajoutée (notamment les ports, des acteurs de la construction navale, des représentants des services en mer ou à terre ainsi que les pouvoirs publics…).
Selon Gil Sandillon, « la délimitation entre les secteurs traditionnels s’estompe. Les acteurs économiques historiques recherchent des activités à forte valeur ajoutée et innovantes. Ils trouvent dans ces débouchés des perspectives intéressantes pour mettre en avant le savoir faire maritime français ».
PwC développe en France des missions d’audit, d’expertise comptable et de conseil créatrices de valeur pour ses clients, privilégiant des approches sectorielles.